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L’archéologie du Sud-Ouest de l’Ontario

Reconstitution d’une longue maison et d’une palissade sur le site de Lawson

Le patrimoine autochtone, L'archéologie

Date de publication : févr. 11, 2010

Photo : Reconstitution d’une longue maison et d’une palissade sur le site de Lawson

Le Sud-Ouest de l’Ontario possède un passé culturel extrêmement riche et diversifié qui date d’il y a 11 000 ans. Grâce à l’archéologie, nous sommes en mesure de retracer l’histoire humaine et les peuplements dans cette région. Les recherches suggèrent que des chasseurs nomades de la période paléoindienne (9 000 - 7000 av. J.-C.) ont migré vers un environnement semblable à la toundra au moment de la fonte des derniers glaciers. Des preuves archéologiques montrent quant à elles que de petits groupes d’individus ont suivi des troupeaux de caribous migrateurs le long de la rive du lac glaciaire Algonquin, du voisinage de l’actuel Parkhill jusqu’à la région de Collingwood. Des campements majeurs près de Parkhill et de Thedford ont été visités à de multiples reprises sur plusieurs générations, il y a de cela entre 10 400 et 11 000 ans.

Les chasseurs, pêcheurs et cueilleurs de la période archaïque (7 500 - 1 000 av. J.-C.) ont assisté à une longue et progressive évolution de l’environnement qui s’est transformé pour être progressivement caractérisé par des conditions de forêts tempérées. Toutes les espèces disponibles d’animaux, d’oiseaux et de poissons ont été exploitées et de nouvelles technologies, comme la pêche et le travail du bois, ont fait leur apparition. Durant cette période, l’évolution de la société s’est caractérisée par la fabrication d’artéfacts ornementaux et cérémonieux qui étaient volontairement enterrés avec les morts. Les archives archéologiques de cette période font état de campements de groupes (petits ou grands) d’individus et d’une vaste gamme de sites conçus à des fins spéciales, notamment : des camps de pêche, des camps situés à proximité d’affleurements de chert (la matière brute utilisée pour la fabrication d’outils en pierre) et des lieux de sépulture.

Les négociants et les potiers du début de la période Woodland initiale (1 000 av. J.-C.-800 apr. J.-C.) ont développé la poterie (vases en céramique et pipes) et les réseaux commerciaux associés. Des groupes culturels distincts selon les régions peuvent être identifiés dans les archives archéologiques pour la première fois. Vers la fin de cette période, le climat suffisamment chaud de cette région s’y prêtant, certains groupes ont commencé à expérimenter la culture du maïs.

Les premiers fermiers de la fin de la période Woodland (800-1550 apr. J.-C.) ont développé de plus en plus la culture des « trois sœurs » (maïs, haricot et courge) et se sont regroupés dans des villages formels entourés de palissades. C’est à cette période qu’ont émergé des groupes tribaux distincts, connus à partir de la période historique ultérieure sous le nom de Neutres, Ériés, Hurons et Pétuns. Le site du village iroquois de Lawson, adjacent à l’actuel Museum of Ontario Archaeology de London, ainsi que de nombreux autres villages iroquois, ont été établis vers la fin de cette période.

Les contacts et les conflits sont les thèmes dominants de la période historique (1550-1650 apr. J.-C.), une époque où les explorateurs, missionnaires et négociants européens interagissaient directement avec les Premières nations dans la région qui est devenue l’Ontario. C’est à cette période que se sont formées des confédérations tribales comme la Confédération iroquoise (Neutral Iroquoian Confederacy), dans la région où se trouve aujourd’hui l’agglomération de Brantford-Hamilton, et que certaines des Premières nations de l’Ontario ont fini par être dispersées ou totalement anéanties.

La période historique à partir de 1650 apr. J.-C. a vu la réinstallation dans le Sud-Ouest de l’Ontario de Premières nations venues d’autres régions (à savoir des groupes s’exprimant en langues algonquiennes venus du Nord et du Sud-Est de l’Ontario, et des Iroquois de l’État de New York) et l’établissement de fermes et de peuplements par les premières vagues d’immigrants originaires d’Europe. Des recherches archéologiques récentes sur des terres du Sud-Ouest de l’Ontario, réservées à des fins d’aménagement futur, ont notamment permis d’excaver un grand nombre de fermes, d’écoles, d’églises, de cimetières et de forges du XIXe siècle.

Alors que nous survolons le Sud-Ouest de l’Ontario, et des milliers d’années de développement, le passé de l’Ontario nous laisse nombre d’indices indélébiles de notre existence. L’étude approfondie de ces artéfacts nous permet de peindre un tableau plus complet de la mosaïque de notre passé.

Museum of Ontario Archaeology

Compte tenu de la richesse des découvertes archéologiques dans cette partie de la province, le fait que le Museum of Ontario Archaeology soit situé à cet endroit n’a rien de surprenant. Le musée, fondé par Amos et Wilfrid Jury en 1933 à l’Université Western Ontario, a changé de nom et d’emplacement plusieurs fois. Mais, depuis 1981, il est situé au nord-ouest de London, à proximité du site du village iroquois de Lawson. Le musée continue de fonctionner comme institut de recherche affilié à l’université.

On trouve aujourd’hui dans la galerie permanente de grandes peintures murales illustrant la vie quotidienne à chacune des six principales périodes historiques et des vitrines d’exposition contenant divers artéfacts représentatifs. On peut voir la reconstitution d’un site typique de fouilles archéologiques et un modèle des années 1920 d’un village iroquois de l’époque des contacts avec les Européens. On trouve également des expositions temporaires et itinérantes dans la galerie des expositions temporaires. À l’extérieur, les visiteurs accèdent à une palissade reconstruite et visitent des maisons longues reconstituées. On trouve également des panneaux d’interprétation, des démonstrations de fouilles archéologiques saisonnières et des sentiers d’interprétation de la nature.

En outre, le musée propose plusieurs activités pédagogiques. Les écoles élémentaires et secondaires fréquentent régulièrement le musée pour prendre part à l’un des 11 programmes éducatifs différents axés sur le programme d’études scolaires. Le personnel du musée propose également des programmes de sensibilisation.

Le musée organise des événements spéciaux tout au long de l’année, notamment un événement archéologique sous-marin en avril, le Native Harvest Festival à la fin du mois de septembre et Noël dans la longue maison à la fin du mois de novembre.
L’une des peintures murales du Museum of Ontario Archaeology, représentant une chasse au caribou durant la période paléoindienne (Photographie reproduite avec l’aimable autorisation de Robert Pearce)

Photo: L’une des peintures murales du Museum of Ontario Archaeology, représentant une chasse au caribou durant la période paléoindienne (Photographie reproduite avec l’aimable autorisation de Robert Pearce)

Peigne à l’effigie d’un bois de cerf découvert en 2007 sur le site du village iroquois de Lawson, à London (Photographie reproduite avec l’aimable autorisation de Robert Pearce)

Photo: Peigne à l’effigie d’un bois de cerf découvert en 2007 sur le site du village iroquois de Lawson, à London (Photographie reproduite avec l’aimable autorisation de Robert Pearce)