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Un point à temps

Living Room, (Salle de séjour), détail, par Amanda McCavour, 2010-2011 (Photo : Agata Piskunowicz). Produit avec le soutien du Conseil des arts de l’Ontario.

Le patrimoine immatériel, Les arts et la créativité

Date de publication : sept. 08, 2017

Photo : Living Room, (Salle de séjour), détail, par Amanda McCavour, 2010-2011 (Photo : Agata Piskunowicz). Produit avec le soutien du Conseil des arts de l’Ontario.

Ma passion pour les textiles et la broderie est née d’une autre, pour le dessin, plus particulièrement pour les lignes. Pendant mes études en dessin à l’Université York, j’ai pensé qu’il serait intéressant de proposer la broderie en dessin – seulement à partir de fils – dans un cours expérimental. Toutefois, je devais trouver comment y parvenir.

C’est alors que ma curiosité pour ce média s’est réellement manifestée. Aucun professeur ne m’a appris la technique. Cependant, je faisais face à un problème visuel que je me devais de résoudre. Alors, je me suis interrogée... Comment faire une pièce seulement à partir de lignes cousues? Quels matériaux me permettraient de réaliser mon oeuvre? Combien de fils seraient nécessaires pour faire tenir le tout? Plus tard, je me suis questionnée sur la signification des matériaux et leurs relations avec l’image. J’utilise actuellement en broderie une machine à coudre pour effectuer le hachurage croisé, le pointillé et l’ombrage, tout en suivant une approche technique traditionnelle et une démarche expérimentale pour les matériaux.

Je me sens liée à l’histoire de la broderie et au patrimoine créé par des artistes oeuvrant avec le fil, le tissu et la fibre. Je peux puiser dans un large éventail de connaissances et utiliser un système de procédés qui me sert de référence à la fois technique et conceptuelle dans mon travail artistique. Je pense que la broderie et le tissu témoignent d’une vaste histoire de l’utilisation. Ces traditions, des plus captivantes, arborent dans les matériaux une importante signification. Nous connaissons ces matériaux grâce à notre sens du toucher. Pour ma part, je songe souvent à l’histoire de la couture comme outil de raccommodage – l’utilisation du fil pour unir les choses et la force qui réside en ce fil.

Je pense aussi que la technologie change la la perception à l’égard de l’artisanat traditionnel. Les communautés en ligne détiennent une foule de connaissances, et on peut y trouver facilement des réponses. Elles regorgent d’artisans qui s’engagent. Je remarque un intérêt pour la broderie, tant pour ses aspects artisanaux manuels que numériques, et je constate que les tissus sont utilisés de différentes façons, mais reliées. Bien que l’utilisation de la technologie numérique pour la broderie progresse et promette, le travail fait à la main continue de fasciner, et l’interaction qu’il permet avec les matériaux restera importante.

Les propriétés des fils me passionnent – leur délicatesse et leur capacité à former une ligne. J’aime le lien de la broderie avec le toucher et j’apprécie le fait que mon travail est le produit final d’une accumulation de temps et de matériaux – bien souvent un environnement en soi.

Amanda McCavour (Photo : Ryan Varga)

Photo: Amanda McCavour (Photo : Ryan Varga)

Neon Clouds (Photo : Amanda McCavour)

Photo: Neon Clouds (Photo : Amanda McCavour)

Neon Bloom, détail (Photo : Amanda McCavour)

Photo: Neon Bloom, détail (Photo : Amanda McCavour)

Pink Field Blue Fog (Photo : Amanda McCavour)

Photo: Pink Field Blue Fog (Photo : Amanda McCavour)