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Désignations par regroupement

Quartier historique de Unionville (Avec l’aimable autorisation de Regan Hutcheson).

Photo : Quartier historique de Unionville (Avec l’aimable autorisation de Regan Hutcheson).

Par

Regan Hutcheson et Leah Wallace

Les bâtiments et l'architecture, La communauté

Published Date: mai 06, 2010

Comprendre Unionville, par Regan Hutcheson

Visiter Unionville, c’est comme remonter le temps. Située au nord de Toronto, au centre de Markham, Unionville est l’une des collectivités rurales du XIXe siècle les mieux préservées de l’Ontario.

Fondée il y a plus de 200 ans, Unionville vit le jour à l’époque où les colons européens suivirent William Berczy d’Allemagne jusqu’à Markham, en passant par la Pennsylvanie, avant de s’établir sur les terres qui leur furent attribuées par le lieutenantgouverneur Simcoe. Le village prospéra rapidement, grâce à la construction de moulins et au développement de commerces locaux. Il connut sa plus forte période de croissance en 1871, à la suite de la mise en place d’une ligne de chemin de fer reliant Toronto à Nipissing.

Unionville est désormais une oasis patrimoniale aussi unique qu’attrayante, située au cœur de la municipalité actuelle de Markham. Ses rues bordées de rangées d’arbres, son architecture victorienne, ses séduisantes boutiques et ses restaurants gastronomiques en font l’une des destinations les plus populaires de la région, de même qu’une adresse résidentielle privilégiée. Ce qui fait le charme du village, c’est, en partie, le fait que ses types de bâtiments les plus anciens franchissent l’épreuve du temps, qu’il s’agisse de ses devantures de magasins, de son hôtel, de ses églises, de ses bâtiments industriels, de sa gare ferroviaire, ou de ses bâtisses historiques aux styles architecturaux variés.

Pour veiller à ce que Unionville soit préservé pour les générations futures, l’ancien village a été désigné troisième DCP de Markham en 1997. Un plan de préservation de district patrimonial a été mis au point afin d’établir un cadre qui permettra de mieux orienter la transformation et le développement des propriétés et des paysages de rues. Même si la plupart des plans de district constituent d’excellents documents techniques, ils sont souvent peu utiles pour leurs principaux utilisateurs : les résidents. Le plan de Unionville fournit néanmoins des directives claires et concises, en ce qui a trait aux projets dits « appropriés ». Il peut s’agir, par exemple, de la transformation d’un bâtiment historique, de la construction d’un rajout, de l’installation de panneaux commerciaux, de la transformation d’une propriété autre que les propriétés patrimoniales, ou de la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier. Par ailleurs, les descriptions des politiques et des lignes directrices présentées dans le plan bénéficient d’illustrations claires qui montrent quelles approches sont favorisées. Elles apportent des éléments de clarification pour assurer l’uniformité dans les prises de décisions.

Les résultats, du moins pour Unionville, sont les suivants : protection des caractéristiques patrimoniales lors des propositions de modifications et compatibilité avec de nouvelles constructions sur terrain intercalaire. Ils sont rendus possibles grâce à l’attention adéquate portée au style architectural, à l’échelle, à l’agencement global, au choix des matériaux et aux détails conceptuels. Les approbations ont été simplifiées et les changements adaptatifs ou mineurs ont été délégués au personnel de la municipalité, tandis que le comité municipal du patrimoine ne se charge que de l’examen des propositions majeures.

Le soutien des résidents du district est réel car ils savent que c’est l’ensemble de la communauté qui profite d’un environnement patrimonial protégé, dans lequel les procédures et les politiques sont systématiquement appliquées.

Le district patrimonial de Unionville ne donne pas l’image d’une communauté figée dans le temps, au milieu d’un décor semblable à celui d’un musée. Au contraire, il se veut un modèle de changement visant à mettre en valeur une communauté plus attrayante, capable de concilier passé et présent, en tenant compte des besoins et des désirs des résidents actuels et futurs. Unionville et son plan de conservation du patrimoine reflètent véritablement la devise de Markham, qui consiste à « être un chef de file tout en rendant hommage au passé ».

Un district de conservation du patrimoine (DCP) correspond à une zone déterminée qui réunit une concentration de ressources patrimoniales possédant un caractère unique ou ayant des antécédents historiques. Au lieu d’être désignées au stade individuel, les propriétés qui font partie d’un DCP sont désignées au sein d’un ensemble, aux termes d’un seul règlement municipal.
Le statut de DCP, aux termes de la Loi sur le patrimoine ontarien (LPO), offre une protection contre les possibilités de démolition et les modifications qui ne respectent pas le caractère unique du district. Les DCP peuvent inclure des zones résidentielles, commerciales et industrielles, des paysages ruraux, des villages entiers, ainsi que des hameaux possédant un style ou un aménagement paysager qui contribue à définir un ensemble cohérent dans l’espace et le temps. Ces traits distinctifs majeurs ne se limitent pas aux constructions, aux rues ni aux paysages : elles peuvent également inclure des vues d’une grande splendeur.

Rue Queen, Niagara-on-the-Lake (Avec l’aimable autorisation de Leah Wallace).

Préserver Niagara-on-the-Lake, par Leah Wallace

Le district de conservation du patrimoine des rues Queen et Picton, établi en 1986, a maintenant 24 ans. L’étude de district de l’époque avait été réalisée par Nicholas Hill, qui avait également rédigé le plan de district.

Dans son introduction, Hill a écrit : « La section du centre-ville de Niagara-on-the-Lake correspond à un district d’une valeur historique et architecturale sans précédent, qui mérite un effort de conservation à long terme. Le plan met en avant tous les aspects du district qui caractérisent ce paysage de rues distinctif, y compris les bâtiments, les rues, la circulation, les parcs de stationnement, l’aménagement paysager, l’éclairage, l’affichage et les passages piétons. » En décrivant le caractère unique du district, Hill a noté que les groupements de bâtiments – de styles, d’époques et de matériaux variés – pouvaient fusionner par l’intermédiaire d’une échelle commune et d’une richesse de détails. Le plan de Hill était bien en avance sur son temps. Il reconnaissait, d’une part, qu’un district n’était pas qu’un simple ensemble de bâtiments et, d’autre part, qu’il existait des différences de caractère entre les zones résidentielles et les zones commerciales du district. Au fil du temps, le conseil et le comité municipal du patrimoine (CMP) ont accepté les politiques et les objectifs présentés dans le plan, et élaboré une approche holistique axée sur l’évaluation des modifications et des nouveaux aménagements au sein du district, en cherchant non seulement à conserver les bâtiments, mais également le caractère unique du paysage de rues. Dans le but de clarifier son statut, le conseil a adopté récemment le plan de district de conservation du patrimoine des rues Queen et Picton.

Grâce à une étroite collaboration entre les services de planification, de construction, des travaux publics, d’application des règlements, ainsi que des parcs et loisirs, le conseil et le CMP ont mis au point une procédure d’examen des permis ayant trait à la préservation du patrimoine, qui favorise un haut degré de conservation et d’entretien. La procédure englobe à la fois les modifications apportées aux propriétés actuelles et la construction de nouveaux bâtiments. Elle couvre également des mesures de réaménagement adaptif pour les bâtiments actuels, les panneaux, les auvents, les paysages et les éclairages de rues. La coordination du processus relatif au plan de situation et de la procédure de délivrance des permis ayant trait à la préservation du patrimoine, le respect des politiques du plan officiel et des règlements de zonage, les dispositions strictes du règlement d’affichage de la ville, ainsi que la vigilance des inspecteurs en bâtiment, sont autant de composantes qui permettent au comité et au conseil de gérer les changements au sein du district.

La ville de Niagara-on-the-Lake a eu de la chance. Sa perte d’identité architecturale a été minime. Le district comprend certains des bâtiments les plus anciens de la province, dont un grand nombre remontent jusqu’à 1815. Quatre-vingt dix-huit pour cent de l’inventaire des bâtiments désignés en 1986 ont su résister au temps qui passe.

En automne 2009, deux bâtiments notoires de la rue Queen, situés dans le quartier des affaires, ont été détruits par un incendie. Les propriétaires, leurs architectes, le personnel chargé de la planification et le CMP ont collaboré ensemble ces six derniers mois afin de concevoir de nouveaux bâtiments qui reflètent l’identité des rues et des bâtiments adjacents, sans en faire des répliques identiques aux originaux. Bien que la ville ait perdu deux bâtiments importants, elle s’enrichira de deux nouveaux bâtiments bien conçus qui viendront s’ajouter à l’inventaire du district et qui donneront encore plus de caractère au paysage de rues.