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Conservation à l’échelon local

Le porte-queue du benjoin officinal, aire de conservation de la forêt Backus

"La Fiducie du patrimoine ontarien joue un rôle actif dans le domaine de la protection du patrimoine naturel depuis 1967. Elle possède actuellement 154 propriétés du patrimoine naturel et 17 propriétés assujetties à une servitude protectrice du patrimoine naturel, ce qui assure la protection d’environ 6 000 hectares (14 826 acres) revêtant une importance au plan du patrimoine naturel."

Par

Tony Buszynski

Les outils pour la conservation

Date de publication :14 févr. 2008

Photo : Le porte-queue du benjoin officinal, aire de conservation de la forêt Backus

À mesure que le siècle progresse, la préservation de notre précieux patrimoine naturel devient de plus en plus urgente. Les débats récents et avidement suivis sur le réchauffement de la planète et les émissions de gaz à effet de serre, les inquiétudes relatives à la qualité de l’air et de l’eau, le coût croissant de l’énergie ainsi que l’intensification du mouvement d’urbanisation font ressortir la nécessité d’une action immédiate.

Protéger les zones revêtant un intérêt au plan du patrimoine naturel est l’une des façons de relever ces imposants défis environnementaux. Chacun peut faire sa part à cet égard. De nombreux propriétaires fonciers ont déjà posé des gestes concrets. À titre d’exemple, si les sources d’alimentation en eau sont protégées de la contamination, il va de soi que cela sera bénéfique pour la santé humaine et qu’il en découlera une réduction des frais de traitement des eaux. L’aménagement de sentiers sur les propriétés du patrimoine naturel encourage la randonnée pédestre ainsi que l’exercice, lesquels favorisent à leur tour un mode de vie actif, propice à la longévité et à l’amélioration de la qualité de vie. Les arbres sont essentiels à la qualité de l’air et à la protection de l’environnement; la plantation d’arbres est une mesure écologique. De nombreuses personnes optent pour des méthodes de gestion ou d’intendance qui réduisent au maximum les conséquences négatives éventuelles pour notre milieu naturel.

La pratique consistant à faire des dons de propriétés du patrimoine naturel à des organismes de protection de la nature date maintenant de plus de 40 ans. Certains donateurs sont motivés par le désir d’une reconnaissance publique, d’autres par la recherche d’avantages fiscaux et d’autres encore, par un souci de bonne gestion ou intendance. La Fiducie du patrimoine ontarien a récemment reçu un don de 40 hectares (100 acres) de terres du patrimoine naturel situées dans la région de Lake of Bays. Le propriétaire de ces terres, très attaché à ce coin de pays, voulait qu’elles demeurent à jamais en leur état naturel de sanctuaire.

Ce don particulier a constitué le point de départ d’un partenariat multipartite. La Fiducie est légalement propriétaire de ces terres et un organisme de protection de la nature en assure la gestion ou l’intendance; le propriétaire original des terres peut s’y rendre à loisir. Par l’entremise du Programme des dons écologiques, un programme fédéral, ce don de bienfaisance a valu un crédit d’impôt au donateur. Ce genre de don comporte aussi un avantage pour les propriétaires de biens fonciers adjacents dans la mesure où ils savent que les terres données ne seront jamais aménagées.

Lorsque des terres se transmettent depuis toujours d’une génération à l’autre au sein de la même famille, il se peut que leurs propriétaires souhaitent perpétuer la tradition familiale. Il se peut par contre qu’ils désirent que les terres demeurent en leur état naturel et qu’elles ne soient pas exploitées à des fins commerciales. Pour tâcher d’éviter de créer des situations déchirantes, de nombreuses personnes songent aux servitudes protectrices du patrimoine. Lorsqu’une servitude protectrice est inscrite sur le titre de propriété, les souhaits d’une génération peuvent être respectés tandis que la génération suivante continue d’avoir le choix de conserver ou non la propriété.

Racines de cèdre dans la propriété Yaremko-Ridley, à côté du sentier Bruce

La Fiducie collabore avec une famille de l’Est de l’Ontario pour trouver un moyen de respecter les souhaits des parents à l’égard de la protection de leurs terres, grâce à la signature d’une entente de servitude protectrice du patrimoine naturel. Si la propriété était vendue sans qu’elle ne soit protégée par une servitude – étant donné sa proximité avec une région urbaine –, il est concevable qu’on puisse en faire des lotissements pour y construire des chalets. Si la propriété est protégée par une servitude, la Fiducie collaborera avec l’organisme de protection de la nature local pour en assurer la protection. En échange de la servitude protectrice, les propriétaires fonciers peuvent aussi obtenir un crédit d’impôt.

Les particuliers, les familles et les sociétés peuvent également aider à acquérir et à protéger des propriétés du patrimoine naturel en faisant des dons en espèces aux organismes de protection de la nature. À titre d’exemple, en 2007, la Fiducie a collaboré avec l’office de protection de la nature de la région du lac Simcoe et avec Conservation de la nature Canada pour protéger des terres situées dans la région des terres humides de la rivière Beaver. La moitié des fonds nécessaires à la réalisation de ces projets a été réunie grâce au don consenti par une famille en l’honneur d’un de ses membres, un militaire mort au champ d’honneur. Les dons en espèces, les dons de propriétés et les servitudes protectrices sont des exemples de collaboration entre les propriétaires fonciers et les organismes de protection de la nature, qui permettent de protéger le patrimoine naturel.

L’Ontario compte maintenant près de 50 conseils de gestion environnementale, composés de propriétaires fonciers associés avec des municipalités, des organismes de protection de la nature, des groupes de propriétaires de chalets, des organismes agricoles et des organismes appartenant à différentes industries. Grâce au soutien du gouvernement provincial et des organismes de protection de la nature établis, les conseils de gestion environnementale parrainent des projets de gestion du patrimoine naturel répartis dans tout le Sud de l’Ontario. Les propriétaires fonciers participent activement à l’élaboration de plans de gestion environnementale qui intègrent la gestion du patrimoine naturel à l’aménagement de tous les types de propriétés. Des projets tels que la lutte contre l’érosion, la plantation d’arbres et l’amélioration de l’habitat de la faune sont en cours sur des terres privées. Il s’agit de projets dont les effets bénéfiques se feront sentir bien au-delà des limites des propriétés individuelles.

Le vif intérêt pour l’acquisition et la gestion ou l’intendance de propriétés du patrimoine naturel à des fins de conservation s’intensifie chaque jour. Il en est de même de notre compréhension du rôle que nous pouvons tous jouer dans la protection de l’environnement, et ce, dans l’intérêt des générations futures.

La forêt Yaremko, dans la région de Halton, a été offerte par John Yaremko, c.r., et Mary Yaremko

Photo: La forêt Yaremko, dans la région de Halton, a été offerte par John Yaremko, c.r., et Mary Yaremko

Les étangs de marne situés dans la propriété Yaremko-Ridley, dans la région de Halton, ont été offerts par John Yaremko et John Ridley

Photo: Les étangs de marne situés dans la propriété Yaremko-Ridley, dans la région de Halton, ont été offerts par John Yaremko et John Ridley