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La conservation du patrimoine sur le pas de la porte

Place Fulford

Les bâtiments et l'architecture, Les objets culturels, Les outils pour la conservation

Date de publication : févr. 15, 2007

Photo : Place Fulford

Le terme « porte-cochère » rappelle l’Europe et tire ses humbles origines des portails couverts qui menaient à une cour intérieure suffisamment grande pour accueillir une calèche tirée par des chevaux. Pendant les 18e et 19e siècles, la porte-cochère devint à la mode et se transforma en une structure semblable à un porche ou à un portique, soit un élément architectural élaboré qui mettait en évidence la porte avant d’un édifice public ou d’un manoir privé. C’était l’endroit où les gens se faisaient déposer par leur chauffeur, où les véhicules s’arrêtaient quelques instants, le temps que leurs occupants descendent à l’abri des éléments.

La porte-cochère de la Place Fulford, à Brockville, est la pénultième destination des visiteurs. Après avoir admiré les portails de pierre du côté ouest, avec leur ornementation en fer forgé, les visiteurs peuvent suivre l’entrée sinueuse jusqu’à l’ouverture en arc de la porte-cochère, précédant la grande lanterne suspendue. Vous êtes arrivé!

Cette porte-cochère est d’une taille majestueuse, incorporant un muret avant et des colonnes de marbre « gouverneur » dans les coins, soutenant une corniche en bois et une balustrade. Chaque côté comporte une large baie pour les véhicules et une plus étroite pour les piétons. Chaque ouverture est également couronnée par un arc en bois imitant la pierre. L’élévation frontale présente trois arcs semi-circulaires soutenus par quatre paires de colonnes de bois avec chapiteaux en ordre composite.

Au printemps de 2006, la Fiducie a restauré la porte-cochère. Ces travaux comprenaient la reconstruction de sections de maçonnerie en pierres qui s’étaient déplacées, le renforcement structural de la charpente de la toiture affaissée et la réparation des colonnes et d’autres éléments en bois, qui ont également été repeints. Les chapiteaux des colonnes étaient les chapiteaux originaux, faits d’un matériau de plâtre composite qui avait subi les assauts du temps. Le spécimen qui se trouvait dans le meilleur état a été utilisé pour préparer un moule qui allait servir, à son tour, à former de nouveaux chapiteaux de remplacement dans un matériau plastique composite. Lorsque l’architecture fut restaurée, les efforts se sont tournés vers la remarquable lanterne qui illumine les marches de marbre du palier de la porte avant.

Cette lanterne ressemble à un temple circulaire miniature avec ses lourdes parois de verre translucide. Elle mesure quatre pieds de haut et combine des éléments d’architecture classique, comme des pilastres cannelés avec bases et chapiteaux, des feuilles d’acanthe et des palmettes décorant la structure circulaire à six facettes, en forme de dôme. La forme de la lanterne rappelle les anciens temples circulaires.

Malgré son apparence noble et ses origines inconnues, cette lanterne n’est faite ni de pierre ni de bronze, mais plutôt de fer. Même s’il y a des anneaux, des bandes et des fixations plus solides en fer forgé et en fonte, le métal en feuille décoratif est mince et vulnérable à la rouille. Au fil des ans, les décorations ont rouillé au point où elles ont été perforées à certains endroits et se sont désagrégées à d’autres. Elles ont cependant été assez protégées pour rendre possibles la conservation et la restauration partielle. Ces travaux ont été exécutés grâce à la générosité de donateurs privés et du conservateur, qui a conservé la lanterne et fabriqué divers éléments manquants.

Les visiteurs de la Place Fulford peuvent donc maintenant admirer la porte-cochère et la lanterne restaurées, legs de plusieurs siècles de tradition européenne classique.