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Cartes postales du champ de bataille

Monument de Chippawa (avec l’aimable autorisation de la Commission des parcs du Niagara)

Photo : Monument de Chippawa (avec l’aimable autorisation de la Commission des parcs du Niagara)

Vieux Fort Erie (avec l’aimable autorisation de la Commission des parcs du Niagara)

Photo : Vieux Fort Erie (avec l’aimable autorisation de la Commission des parcs du Niagara)

Par

Jim Hill

Le patrimoine militaire

Published Date: févr. 17, 2012

La guerre de 1812 a touché la région de Niagara plus que toute autre région d’Amérique du Nord. Le combat commence le long de la rivière Niagara à l’été 1812 avec des tirs au jugé de l’autre côté de la rivière et se poursuit jusqu’à la fin de 1814 avec des batailles épiques et une guerre de siège. La dévastation est presque totale. Presque toutes les villes et tous les postes militaires le long de la rivière Niagara sont détruits pendant les combats. À la fin de la guerre, la population revient et commence la reconstruction, mais la guerre est suivie d’une crise économique mondiale qui ralentit ses progrès. Pour la majeure partie de la population, il est temps de tourner la page de la guerre de 1812.

Néanmoins, avec la hausse du nombre de visiteurs aux chutes Niagara et le retour des anciens combattants, on constate un intérêt renouvelé pour les champs de bataille et les forts de Niagara. Le monument Brock (ou pour être plus exact, les monuments Brock, le premier ayant été détruit par une bombe et le deuxième inauguré en 1859) symbolise la reconnaissance officielle du sacrifice de 1812. Une fois que le réseau des voies ferrées et des canaux est solidement établi, le tourisme devient florissant dans cette région. Des fiacres proposent d’emmener les visiteurs jusqu’aux champs de bataille où l’on peut monter en haut d’une tour pour avoir une meilleure vue sur le champ de bataille de Lundy’s Lane. Des débris des anciens forts sont conservés à titre de souvenir ou pour agrémenter une rocaille située dans les alentours. Les villes commencent à investir ces lieux importants.

Au fil des ans, des historiens comme Ernest Cruikshank commencent à étudier de façon plus approfondie les événements qui ont eu lieu à Niagara pendant la guerre et dévoilent la correspondance originale de ceux qui étaient au cœur des combats. Les sociétés historiques commencent à se mobiliser pour sauvegarder ces sites. Parmi les défenseurs les plus ardents, on compte de nombreux groupes féminins qui, à la même époque, mènent leurs propres combats pour obtenir le droit de vote et d’autres droits pour les femmes.

Monument de Laura Secord, Queenston Park (avec l’aimable autorisation de la Commission des parcs du Niagara)

Au début du XXe siècle, il ne fait pas de doute que les Canadiennes et Canadiens vont commémorer le centenaire de la guerre de 1812. Des monuments, des parades militaires et des célébrations sont alors prévus pour les visiteurs en provenance des deux côtés de la frontière. Au même moment, la Commission des parcs du Niagara, organisme provincial fraîchement établi, commence à acquérir plus de propriétés, la plupart liées à la guerre. Dans certains cas, ces biens sont achetés, voire proviennent de donations; d’autres terres de la Couronne sont simplement transférées à la Commission. Queenston Heights, Fort George, Fort Erie, Lundy’s Lane et enfin Stoney Creek deviennent la responsabilité de la Commission. Dans les années 1930, des projets sont lancés pour restaurer les ruines de 1812, notamment Fort Erie et Fort George. Ces travaux visent à faire revivre l’histoire canadienne. Comme le dira plus tard Ron Way, le jeune historien chargé de concevoir les reconstructions, « cela permet d’instiller de façon très concrète un vrai sens de l’histoire chez des milliers de personnes ». Ces projets créent également des emplois pour ceux qui subissent la Grande Dépression. Le vieux Fort Erie ouvre ses portes au public le 1er juillet 1939, le jour de la fête du Dominion. Deux mois plus tard, une autre guerre va jeter un voile sombre sur ces célébrations et retarder l’inauguration de Fort George.

Au fil des ans, d’autres collectivités et ordres de gouvernement prennent en charge la préservation et l’interprétation de certains de ces sites; c’est le cas de Parcs Canada pour Fort George et de la ville d’Hamilton pour la Battlefield House à Stoney Creek. Plus récemment, la CPN acquiert la propriété de Laura Secord et le champ de bataille de Chippawa. L’année passée, l’infrastructure ainsi que les installations pour les visiteurs disponibles sur les sites ont été modernisées en vue du bicentenaire de la guerre de 1812. Les visiteurs peuvent passer d’un lac à l’autre le long de la magnifique promenade Niagara et suivre le déroulement de la guerre de Niagara-on-the-Lake à Fort Erie. L’histoire qui leur est narrée est celle des événements dramatiques de 1812, émaillés des exploits de personnalités telles que les héroïques pionnières du Canada, les vaillants généraux britanniques ou encore les courageux guerriers Mohawk.

Des événements sont prévus de 2012 à 2014 et des renseignements sont disponibles sur le site discover1812.com. Un conseil pour ceux qui sont en train de planifier leurs voyages des prochaines années : la plupart des commémorations auront lieu au moment même des dates historiques (qui, de façon fort opportune, tombent souvent un samedi) ou à une date très proche.

Rejoignez-nous à Niagara dans les années qui viennent pour commémorer les batailles menées pour défendre le Haut-Canada, ainsi que pour célébrer la paix durable remportée par les deux camps. Les visiteurs de ces lieux particuliers poursuivront ainsi une tradition qui remonte à la guerre elle-même.