Partager:

Remettre les pendules à l'heure - Mise à jour de quatre plaques sur l'histoire des Noirs

Une plaque provinciale a été dévoilée en 2010 dans le cadre de l'événement organisé à l’occasion du jour de l'émancipation sur le Site historique de la Case de l'oncle Tom à Dresden, pour rendre hommage à Hugh Burnett et à la National Unity Association.

"Les plaques servent de points de repère, protègent des lieux, éduquent et sensibilisent, partagent des histoires et suscitent l'intérêt. Elles sont présentes dans chaque région de la province. Cependant, le programme - qui existe depuis maintenant sept décennies – comporte des faiblesses."

Par

Beth Hanna

Revoir le point de vue historique, Le patrimoine Noir

Date de publication :21 avr. 2022

Photo : Une plaque provinciale a été dévoilée en 2010 dans le cadre de l'événement organisé à l’occasion du jour de l'émancipation sur le Site historique de la Case de l'oncle Tom à Dresden, pour rendre hommage à Hugh Burnett et à la National Unity Association.

J'aimerais vous parler de Solomon Moseby. En 1837, Solomon Moseby s'est réfugié à Niagara pour échapper à l'esclavage au Kentucky. Lorsque son extradition vers les États-Unis a été approuvée, les membres de la communauté de Niagara se sont mobilisés pour protester contre son retour à l'esclavage et pour protéger les droits des Noirs au Canada. Ils ont réussi à faire obstacle à son expulsion tandis qu'il s'échappait. Il s'agit d'une histoire complexe et fascinante qui a contribué à l'établissement des politiques canadiennes d'extradition et d'asile, qui sont toujours en vigueur aujourd'hui. L'histoire de Solomon Moseby était enfouie dans une plaque commémorant le palais de justice de Niagara, qui n'existe plus. Nous avions déjà décidé que la plaque devait être revue et remplacée et, en prenant en compte les recherches et le texte, nous avons décidé que le palais de justice n'était pas le point central de l'histoire. La véritable histoire était celle de Solomon Moseby.

Il s'agit de l'une des quatre plaques provinciales commémorant l'histoire des Noirs en Ontario qui seront dévoilées le 28 avril pour remplacer des plaques qui, selon nous, nécessitaient de nouvelles recherches et de nouveaux points de vue, ainsi qu'un examen approfondi de la terminologie. Nous avons demandé aux historiennes Natasha Henry et Adrienne Shadd d’effectuer de nouvelles recherches sur ces sujets et de travailler avec nous pour créer de nouveaux textes de plaque pour L’établissement Buxton, L’établissement Wilberforce, le Lieu de sépulture de l'église baptiste de Niagara ainsi que L’affaire Solomon Moseby, 1837. Ce sont toutes des histoires importantes pour lesquelles vous trouverez l’historique des plaques provinciales ici.

Nous avons également supprimé une plaque provinciale commémorant Matthew Elliot. Cette plaque ne sera pas remplacée. Un hommage a été rendu au colonel Matthew Elliot en 1959 pour ses années de service au sein des forces britanniques pendant la Révolution américaine et pour son travail au sein du ministère des Affaires indiennes. L'historiographie actuelle indique que Matthew Elliott était un fervent partisan du commerce des esclaves, qu'il a abusé de son autorité au sein du ministère des Affaires indiennes et qu'il n'avait pas d'importance provinciale. Nous ne lui rendrions pas hommage de nos jours.

Au cours des 15 dernières années, la Fiducie a concentré son attention sur l'ajout de plaques qui abordent des thèmes qui n'étaient pas bien représentés au sein du Programme des plaques provinciales : l'histoire des Autochtones, l'histoire des Noirs, les sujets touchant les Asiatiques et les Asiatiques du sud, l'histoire des femmes, les histoires franco-ontariennes et la lutte pour les droits de la personne. Ces travaux fournissent des renseignements historiques importants sur des personnes et des communautés négligées de notre passé. Pour en savoir plus sur ces plaques, cliquez ici.

Toujours dans le cadre de la discussion sur l'histoire des Noirs, nous avons conçu de nouvelles plaques qui commémorent des personnes et des communautés importantes dont l'histoire n'a pas été partagée. Il s'agit notamment de l’établissement de Queen's Bush, des colonies noires de la région de Banwell Road et de la rivière aux Puces, des histoires de Chloe Cooley et du Dr Anderson Ruffin Abbott, du travail remarquable de Mary Ann Shadd et du journal Provincial Freeman, de Hugh Burnett et de la National Unity Association. Vous trouverez une liste sur notre site Web, ainsi que les historiques pour chacune d'entre elles.

Le Programme des plaques provinciales joue un rôle important. Les plaques servent de points de repère, protègent des lieux, éduquent et sensibilisent, partagent des histoires et suscitent l'intérêt. Elles sont présentes dans chaque région de la province. Cependant, le programme - qui existe depuis maintenant sept décennies – comporte des faiblesses. Notre compréhension du patrimoine ontarien s'est élargie grâce à de nouvelles recherches, notamment l'évolution de la terminologie et le partage et la valorisation de nouvelles perspectives. Certaines de ces plaques utilisent un langage archaïque, inapproprié et inaccessible et fournissent des renseignements excluants ou inexacts. En 2018, la Fiducie a examiné les plus de 1 200 plaques provinciales de couleur bleu et or, qui sont érigées dans toute la province, afin de déterminer celles qu’il faudrait réviser ou supprimer.

Il nous reste encore beaucoup de pain sur la planche. Nous avons examiné nos propriétés et nos collections d'un même œil critique, et nous avons l'occasion - en fait, la responsabilité - de raconter les histoires de l'Ontario d'une manière équitable et honnête.