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La mission des organisations bénévoles féminines au début du XXe siècle : œuvrer pour le bien commun

Éphéméride, 192-, du Dominion Scientific Temperance Committee, en anglais. Bibliothèque de consultation de Toronto, salle Baldwin (192-?, Temperance (sobriété), article 12.M). Photo gracieusement fournie par la bibliothèque publique de Toronto.

Le patrimoine des femmes

Date de publication : mars 20, 2018

Photo : Éphéméride, 192-, du Dominion Scientific Temperance Committee, en anglais. Bibliothèque de consultation de Toronto, salle Baldwin (192-?, Temperance (sobriété), article 12.M). Photo gracieusement fournie par la bibliothèque publique de Toronto.

En 1911, les femmes représentaient 13,5 p. 100 de la population active canadienne. En 1951, cette proportion était passée à 22 p. 100. S’il est vrai qu’à cette époque peu de femmes étaient rémunérées en Ontario, bon nombre d’entre elles ont donné de leur temps aux organismes bénévoles, contribuant ainsi par leur savoir-faire à améliorer le sort de la province.

Ces femmes pouvaient se rallier à une grande organisation nationale, comme le Conseil national des femmes du Canada (CNFC). Le CNFC leur a donné l’occasion d’explorer des domaines qui les intéressaient, notamment l’éducation, les conditions de travail et la santé maternelle. Les femmes pouvaient aussi se consacrer à un organisme œuvrant auprès d’une communauté particulière, comme le Conseil national des femmes juives du Canada. Les bénévoles de cet organisme fondé à Toronto en 1897 offraient aux nouvelles arrivantes juives des cours d’anglais, de couture et d’intégration pour les aider à démarrer une nouvelle vie au Canada. Au fil des ans, les bénévoles ont multiplié leurs efforts pour inclure des programmes de visites à l’hôpital, de camps pour enfants en milieu urbain et d’autres initiatives caritatives visant à soutenir les communautés juives et non juives dans les villes desservies. Les Federated Women’s Institutes of Ontario sont apparus comme une bouée de sauvetage pour les femmes en milieu rural vivant dans des communautés parfois isolées. Grâce à eux, des femmes ont pu exercer leurs compétences au service d’organismes d’aide locale et internationale.

La Women’s Christian Temperance Union (Union chrétienne des femmes pour la tempérance) a été la plus grande organisation féminine non confessionnelle au Canada avant la Seconde Guerre mondiale. En 1914, elle comptait en Ontario 341 groupes rassemblant 16 838 membres. Elle prônait la prohibition comme moyen de réforme sociale et d’élargissement du rôle des femmes dans la société. Les femmes qui en étaient membres percevaient l’alcool comme un danger pour la santé de la personne, de la famille et de la société dans son ensemble. Elles sont parvenues à défendre les droits des femmes lorsque la prohibition a été promulguée en 1916 en Ontario. Bien que la prohibition ait été abrogée en 1927, l’Union a continué d’éduquer et d’encourager les Canadiens à la tempérance en les avisant des dangers du tabac, des drogues et de l’alcool.

Partout dans la province, des organisations de plus petite envergure ont offert aux femmes des débouchés valorisants bien que non rémunérés, notamment dans des domaines sous-estimés, mais combien essentiels, comme l’aide sociale, la santé maternelle et infantile ainsi que l’éducation communautaire. Leur travail bénévole et souvent méconnu a permis de subvenir aux besoins de la province avant que ne soient jetées les bases d’un solide réseau de protection sociale.