Partager:

Les jeunes francophones

Michelle Lafleur pendant les célébrations de la Journée de la francophonie à l’école secondaire De La Salle.

"Depuis 2006, Michelle Lafleur fait du bénévolat dans le cadre des initiatives du Mois de l’histoire des Noirs organisées par la communauté haïtienne d’Ottawa. Récemment, elle a contribué aux actions en faveur des victimes du séisme en Haïti. Michelle a également organisé des présentations de poésie et d’art haïtiens ainsi que des concerts, et participé à une myriade d’activités culturelles au sein de sa communauté."

Par

Michelle Lafleur

Le patrimoine francophone

Date de publication :18 mai 2012

Photo : Michelle Lafleur pendant les célébrations de la Journée de la francophonie à l’école secondaire De La Salle.

C’était un honneur pour moi de recevoir le Prix 2011 du lieutenant-gouverneur pour les réalisations des jeunes en matière de conservation du patrimoine ontarien, et de décrocher en outre la bourse décernée dans le cadre de la célébration de l’Année internationale des personnes d’ascendance africaine!

Une récompense comme celle-ci symbolise la reconnaissance publique des citoyens. Elle m’a fait réaliser que nos petits gestes ont de vraies conséquences sur notre communauté. En tant que nouvel arrivant au Canada, on est encouragé à conserver ses racines, pour façonner un pays d’une grande diversité culturelle. L’État invite aussi à s’adapter à une nouvelle culture; dans mon cas, ce fut celle de la communauté franco-ontarienne.

Être une jeune francophone dans la capitale canadienne semble aussi difficile que partout ailleurs en Ontario. Il n’est pas toujours possible d’obtenir des services dans notre langue, bien que le français fasse partie des langues officielles du pays. Le Canada a d’abord été colonisé par les Français. Cela étant, la France et le français ont joué un rôle primordial dans la fondation de notre nation. Il est bon de savoir que nous n’avons pas été oubliés.

La place du français en Ontario m’a toujours intéressée : c’est une langue haute en couleur et d’une grande richesse, en laquelle j’ai foi. La culture franco-ontarienne est comme une famille pour moi. Tant de gens ont lutté pour que nous puissions parler français. C’est pourquoi je souhaite devenir enseignante au cycle secondaire : je veux que les jeunes prennent conscience du privilège que nous avons de pouvoir parler cette langue. Le bilinguisme est une force qui ouvre des portes. Il y a tant d’anglophones qui veulent parler français et ne le peuvent pas. Certes, en tant que francophones, nous devons encore lutter pour nous tailler une place au premier plan. Mais au moins, notre place est faite, c’est assez pour être reconnaissants et fiers de notre patrimoine.

Lors de la cérémonie du lieutenant-gouverneur à Queen’s Park, j’étais la seule parmi les lauréats dont la description a été lue en français et en anglais. Cela m’a fait réaliser qu’en tant que francophone, je peux imprimer ma marque où que j’aille. Toute ma gratitude va à la Fiducie du patrimoine ontarien pour m’avoir décerné ce prix. Quelles que soient nos origines, notre culture ou notre langue maternelle, nous avons tous une place dans la grande mosaïque de l’Ontario, et plus encore du Canada. Cependant, le plus important est l’incroyable potentiel des jeunes, qui peuvent jouer un rôle immense dans le futur et apprendre à conserver le patrimoine de l’Ontario. J’appelle ainsi tous les francophones ontariens encore en sommeil à se réveiller. Mais à ceux qui ont participé à l’épanouissement de notre culture franco-ontarienne, je dis : merci.