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L’immigration francophone dans l’Ontario d’aujourd’hui

Les étudiants de l’école élémentaire catholique Saint-Jean-de-Lalande à Toronto célébrant la Journée internationale de la Francophonie le 23 mars 2012. (Source : Journal Canora, Toronto)

Photo : Les étudiants de l’école élémentaire catholique Saint-Jean-de-Lalande à Toronto célébrant la Journée internationale de la Francophonie le 23 mars 2012. (Source : Journal Canora, Toronto)

Par

Amal Madibbo

Le patrimoine francophone

Published Date: mai 18, 2012

Les communautés francophones de l’Ontario affichent une diversité croissante avec l’arrivée d’un nombre important d’immigrants venus de différentes régions du monde, notamment d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes, du Moyen-Orient et d’Europe. Parmi les 578 040 francophones présents en Ontario, 60 pour cent sont nés dans la province, 20 pour cent au Québec, et près de 14 pour cent à l’étranger.

Si l’immigration européenne a généralement précédé celle des minorités visibles, ces dernières n’en constituent pas moins une part substantielle de la population immigrante. Ces immigrants se retrouvent particulièrement dans les grands centres urbains, parmi lesquels Toronto et Ottawa, mais aussi dans des villes plus modestes comme Hamilton, Windsor et Sudbury.

La population immigrante a participé à la transformation des communautés francophones, en créant des espaces animés par la diversité ethnique et raciale, véritables creusets des cultures. Elle favorise la lutte contre l’assimilation culturelle et linguistique en accroissant le nombre de francophones et en perpétuant ainsi la pratique du français.

Les immigrants souhaitent s’installer, jouir de meilleures possibilités économiques pour eux et pour leurs enfants et participer à la vie sociale, politique et économique de leur communauté d’accueil. Ils souffrent néanmoins de discriminations linguistique et raciale qui font obstacle à leur intégration et à leur inclusion dans la société tout en réduisant leur sentiment d’appartenance.

Dans la vie courante, cette population bute sur les difficultés d’un environnement où l’anglais prédomine et où des services en français appropriés font défaut. En outre, malgré un niveau d’études élevé, les minorités visibles sont confrontées à des problèmes d’exclusion du marché de l’emploi, de pauvreté et de sous-représentation dans les institutions ordinaires. Elles font toutefois appel aux ressources offertes par la société pour mieux s’y intégrer et renforcer leur identité et leur sentiment d’appartenance. Ces minorités font partie des organisations francophones et ont fondé leurs propres structures regroupant des associations communautaires, des groupes d’artistes et de musiciens, des médias, des églises et des organisations de femmes et de jeunes.

Chacun de ces groupes urbains joue un rôle crucial pour mettre en lumière les différences sociales entre francophones, soutenir le développement communautaire, lutter contre le racisme, défendre les droits des membres de la communauté et faciliter l’intégration. Ils ont jeté plusieurs ponts au sein de la population immigrante francophone ainsi que vers d’autres communautés francophones et anglophones. Par ailleurs, plusieurs connexions ont été établies avec les communautés de la Diaspora, tout en renforçant les liens transnationaux dans la Francophonie et au-delà.

Pour ce faire, les organisations comme la Canora Inc. à Toronto, la Communauté tchadienne de Hamilton, le Centre Afro-Canadien d’Échange Social à Windsor, le Contact interculturel francophone de Sudbury et le Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones à Ottawa proposent des activités en faveur de la formation, des services sociaux, de partenariats et du développement économique par le biais de l’entrepreneuriat, de la promotion des arts et de la culture ainsi que de stratégies contre la discrimination.

Globalement, la communauté francophone installée dans les grandes villes connaît un épanouissement palpable dans divers domaines. Toujours plus nombreuse, organisée et visible, la population immigrante renforce l’évolution de la francophonie urbaine en Ontario.