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Arts et culture de l’Ontario francophone

Scène tirée du Chien, pièce de Jean Marc Dalpé donnée pendant la saison 1987-1988 du Théâtre du Nouvel-Ontario. Photo reproduite avec autorisation.

Photo : Scène tirée du Chien, pièce de Jean Marc Dalpé donnée pendant la saison 1987-1988 du Théâtre du Nouvel-Ontario. Photo reproduite avec autorisation.

Par

Johanne Melançon

Les arts et la créativité, Le patrimoine francophone

Published Date: mai 18, 2012

Au cours du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe , Ottawa est au centre de la vie culturelle et littéraire francophone de l’Ontario. Il est alors courant d’assister à des représentations théâtrales proposées par des compagnies et des troupes d’amateurs venues du Québec ou de France. Nombre de fonctionnaires sont également écrivains. Des nouvelles et des chansons dressent un catalogue vivant de la culture. En 1948, le père Germain Lemieux de Sudbury commence à rassembler ces témoignages.

À la fin des années 1960, la rupture du concept de Canada français pousse la communauté francophone de l’Ontario à revoir son idée de l’identité culturelle. En 1970, un bureau franco-ontarien est créé au sein du Conseil des arts de l’Ontario.

Durant la Révolution tranquille, Sudbury est en pleine effervescence artistique et contre-culturelle. En février 1971, une troupe de l’Université Laurentienne présente une œuvre collective intitulée Moi, j’viens du Nord, ‘stie!, spectacle musical multimédia. Les jeunes artistes espèrent alors que le public se reconnaisse à la fois dans le sujet et dans la langue présentés sur scène. L’été suivant voit la naissance du Théâtre du Nouvel-Ontario. L’année d’après apparaît la Coopérative des artistes du Nouvel-Ontario, qui engendre ensuite la maison d’édition Prise de parole (1973), le groupe CANO Musique (1975) et une galerie d’art, la Galerie du Nouvel-Ontario (1976).

Les arts du spectacle sont en première ligne de l’expression artistique et culturelle des années 1970. L’organisme Théâtre Action (1972) organise un festival de théâtre scolaire et un autre de théâtre communautaire. En 1978, il fonde le magazine Liaison consacré aux arts et à la culture. D’autres troupes voient le jour dans la région d’Ottawa au cours des années 1970. À Sudbury, le festival La Nuit sur l’étang est lancé en 1973. Décrit comme « la folie collective d’un peuple en party », l’événement devient un passage incontournable pour les auteurs-compositeurs, jusqu’à aujourd’hui. Plus tard, La Cuisine de la poésie (1975-1979) mêle la poésie, la musique et le chant à un commentaire social critique et engagé. À Ottawa, le Festival franco-ontarien (1976) permet de rassembler les francophones.

Dans la littérature, l’essor vient avec les années 1980 et les nouvelles maisons d’édition littéraire. Poètes, dramaturges, auteurs de nouvelles, romanciers et essayistes sont présentés dans les foires du livre. Les ouvrages franco-ontariens, dont certains sont appelés à recevoir de prestigieux prix littéraires, commencent à être étudiés dans les écoles secondaires et les universités à la fin des années 1970.

Parfois associée aux revendications franco-ontariennes relatives aux droits linguistiques, la chanson connaît une période florissante grâce à la radio communautaire, Radio-Canada, au concours Ontario Pop (1986), au festival Quand ça nous chante organisé dans les écoles (2004) et au gala des prix Trille Or (2001). Les plasticiens et les réalisateurs de films dramatiques ou documentaires témoignent également de la vitalité artistique de l’Ontario francophone. La chaîne de télévision publique TFO (1989) produit des programmes d’information et d’actualités ainsi que des séries destinés aux Franco-Ontariens.

Aujourd’hui, un certain nombre d’artistes franco-ontariens sont connus des public national et international, et leurs œuvres reflètent le dynamisme et la modernité de leur communauté.