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The journey of women’s empowerment

La lieutenante-gouverneure pose avec les déléguées ontariennes des Héritières du suffrage à l’occasion d’une conférence et d’une simulation parlementaire.

Par

L’honorable Elizabeth Dowdeswell

Le patrimoine des femmes

Date de publication :20 mars 2018

Photo : Photos gracieusement fournies par le Bureau du lieutenant-gouverneur de l’Ontario.

On se souviendra de 2017 – c’est le moins qu’on puisse dire – comme d’une année qui aura offert un éventail d’occasions de célébrer, mais aussi de faire l’examen critique de l’histoire canadienne, de mesurer le chemin parcouru depuis hier tout en contemplant les grands défis du prochain siècle et demi. Bien qu’il nous reste encore du chemin à faire si nous voulons une société pleinement inclusive et vraiment prospère, sans laisser personne derrière, je constate comme jamais auparavant une assurance, une volonté et une ambition inégalées qui nous poussent à bâtir des communautés bienveillantes et attentionnées.

Les Ontariennes et Ontariens s’activent depuis longtemps à surmonter tout ce qui les sépare pour vivre dans une société plus unie. Ainsi, nous avons récemment souligné le centenaire d’une loi modifiant des lois en ce qui concerne les élections, qui a accordé le droit de vote à de nombreuses femmes dans cette province. Ce fut un pas décisif sur le chemin menant vers le suffrage universel en Ontario. Des droits similaires ont été accordés aux femmes à l’échelon fédéral près d’un an plus tard, en mai 1918.

La longue et difficile lutte menée par les suffragettes pour avoir une voix au chapitre continue de nous inspirer afin d’offrir à toutes et tous la capacité de se réaliser pleinement. Cette lutte nous rappelle également à quel point les femmes ont été importantes pour bâtir la province et le pays que nous connaissons aujourd’hui.

J’ai lancé l’an dernier « Unfinished Business/Un travail inachevé », une initiative visant la promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles partout en Ontario. Les centaines d’échanges qui ont découlé de cette initiative ont inspiré des partenariats et des mesures collectives pour faire en sorte que toutes les femmes puissent exploiter leurs connaissances, leurs perspectives et leurs talents de chef dans chaque champ de l’activité humaine. Si l’initiative est axée sur les femmes et les filles, elle met aussi en relief le fait que les hommes et les garçons peuvent être d’importants alliés et partisans. Tous les échanges ont été enrichissants, mais quelques-uns sortaient du lot.

Je pense d’abord à cette journée spéciale, en février dernier, où j’ai accueilli les déléguées ontariennes des Héritières du suffrage pour un projet consacré à l’histoire, sous la forme d’une conférence et d’une simulation parlementaire réunissant 338 jeunes femmes représentant chaque circonscription de la Chambre des communes. Ces femmes choisies à partir d’un bassin de candidates très talentueuses ont fait rayonner leur présence dans la Chambre des communes à l’occasion de la Journée internationale de la femme, en mars 2017, pour y transmettre un message d’autonomisation – un coup d’éclat inimaginable il y a quelques générations à peine. L’événement était mené par À voix égales, un organisme qui a pour mission d’accroître la représentation des femmes chez les élus au Canada.

D’autres rencontres de la sorte ont eu lieu. Par exemple, en avril, Betsy McGregor, conférencière motivatrice et championne de l’éthique en leadership, s’est jointe à moi pour l’organisation d’un rassemblement d’une journée de 100 étudiantes, professionnelles, chefs de file et activistes de tous les horizons, « Trailblazers and Pathmakers ». Chaque personne présente a pris part à des échanges constructifs sur les défis et les possibilités qui se posent aux Ontariennes. L’exercice a favorisé la création de liens entre les générations et les disciplines. Une version virtuelle de cet exercice qui s’est déroulé en novembre m’a permis d’entrer en contact avec des étudiants du Lakefield College School, et j’ai été frappée de constater de la part de ceux-ci le même élan à faire connaître les expériences de femmes et de filles et à faire prendre conscience de l’importance de bâtir une société inclusive pour tous et toutes.

Le Réseau canadien du pacte mondial a tenu un forum sur l’égalité entre les sexes à Toronto. Il était réconfortant de voir côte à côte tant de chefs de file du milieu des affaires, du secteur public et de la société civile pour mettre en commun des stratégies qui rendront plus autonomes les femmes et les filles et feront avancer l’égalité entre les sexes, conformément aux objectifs de développement durable des Nations Unies.

Trop souvent, les femmes et les filles se retrouvent en compétition, les unes contre les autres. L’initiative Changing the Game: Changing the Conversation, qui pourrait se traduire par « Changer la donne; changer le discours », un projet Ontario 150 piloté par Coaches Ontario, a donné lieu, tout au long de l’année, à de précieux investissements dans l’avenir du sport au Canada par le recrutement de 250 femmes entraîneures. Le sport renforce l’esprit d’équipe, et les femmes entraîneures favorisent la création d’un sentiment de solidarité qui bénéficiera aux joueuses et joueurs toute leur vie. Les liens tissés entre les athlètes et les femmes qui les entraînent resserrent ceux établis entre les générations. Une société qui encourage la participation à long terme des jeunes femmes dans un sport montre l’importance qu’elle attache aux efforts d’inclusion de toutes et tous.

Les participantes à l’événement Trailblazers and Pathmakers réunies dans les appartements de la lieutenante-gouverneure à Queen’s Park.

Photos gracieusement fournies par le Bureau du lieutenant-gouverneur de l’Ontario.

Une société inclusive se distingue par son engagement en faveur d’une littératie scientifique et technologique étendue. Cet enjeu est au cœur d’une autre initiative : Canada 2067. Sous la direction de Bonnie Schmidt et de l’organisme de bienfaisance national Parlons sciences/ Let’s Talk Science, cette initiative vise à transformer l’enseignement des STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) dans ce pays, notamment en ce qui a trait aux jeunes femmes, qui ont tendance à s’exclure de ces domaines plus tôt que leurs camarades masculins. En juin, j’ai assisté à une activité de codage Canada 150, proposée par l’organisme torontois Ladies Learning Code. J’y ai vu une nouvelle génération en train d’apprendre une compétence qui leur sera utile dans la vie quotidienne. Tous ces efforts ne pourraient être plus pertinents dans notre économie du savoir. Le monde qui nous entoure évolue si vite. Nous avons le choix : rester immobiles à regarder les avancées de la technologie ou tenter de suivre le rythme. Il y a beaucoup à apprendre, entre les possibilités infinies de la technologie, le décryptage de leur fonctionnement et l’évaluation de leur potentiel, à exploiter pour édifier des communautés viables et résilientes.

À mesure que passent les jours en 2018, le souvenir de Canada 150 deviendra de plus en plus flou dans la conscience collective. Il se peut que, ces prochaines années, certains relèvent que nous n’avons pas laissé beaucoup de monuments et de repères physiques du 150e anniversaire, du moins pas autant que lors du centenaire en 1967. Il est évident que nous avons décidé de laisser notre marque différemment en 2017.

Le Canada est maintenant un pays qui a mûri et qui ne ressent plus autant le besoin de s’affirmer. Ce que j’ai vu, au cours de la dernière année, reflète notre volonté d’avoir des conversations difficiles et de saisir tous les aspects de notre passé et de notre présent. De l’héritage honteux des pensionnats indiens et de l’assimilation culturelle à la violence fondée sur le genre et au harcèlement sexuel, nous savons tous et toutes qu’il faut réagir pour améliorer les choses, et nous sommes prêts à passer à l’action. Nous savons que, dans leur lutte pour l’égalité, bien des femmes et des filles nous ont insufflé un plus grand courage et amenés à nous mobiliser contre les injustices de toutes sortes. Ces femmes et filles ont trouvé la solidarité et la force en se soutenant et en composant avec toutes les dimensions de la vie collective.

Espérons que notre engagement pris en 2017 en faveur d’une province et d’une planète où il fera mieux vivre marquera un tournant, un repère historique plus grand que tout monument, un legs propice à un changement positif et durable.


La lieutenante-gouverneure et Stephanie Sutton, qui entraîne une équipe de balle molle à l’Université McMaster et mentor auprès d’entraîneurs,  partagent quelques instants.

Photo: Photos gracieusement fournies par le Bureau du lieutenant-gouverneur de l’Ontario.

La lieutenante-gouverneure s’entretient avec des membres de la communauté durant une visite au bureau satellite de l’Association des  femmes autochtones de l’Ontario à Geraldton.

Photo: Photos gracieusement fournies par le Bureau du lieutenant-gouverneur de l’Ontario.