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La propriété de Doris McCarthy, « Le paradis d’une folle », continuera d’inspirer les générations d’artistes à venir

Doris McCarthy dans sa propriété, « Le Paradis d’une folle », en mai 2005 (Photo : David Lee)

Photo : Doris McCarthy dans sa propriété, « Le Paradis d’une folle », en mai 2005 (Photo : David Lee)

Par

Catrina Colme

Le patrimoine des femmes, Les bâtiments et l'architecture, Les arts et la créativité, Réutilisation adaptative

Published Date: janv. 28, 2011

Avec le décès de Doris McCarthy le 25 novembre 2010, le Canada a perdu l’une de ses artistes de talent et de renom, notamment connue pour ses tableaux de paysages. Les œuvres de D. McCarthy témoignent de sa passion pour le voyage, représentant des paysages du monde entier, en particulier de la région arctique du Canada. Elle laisse également derrière elle une propriété remarquable, « Le paradis d’une folle » – sa demeure à Scarborough –, dont elle a généreusement fait don à la Fiducie du patrimoine ontarien avant son décès.

Née à Calgary en 1910, Doris McCarthy arrive à Toronto à l’âge de trois ans. Elle prévoit initialement devenir écrivaine, mais elle reçoit une bourse à temps plein après avoir participé à l’adolescence à un cours d’art à l’École des beaux-arts de l’Ontario. À cette époque, plusieurs membres du Groupe des sept font partie de ses mentors et professeurs.

En 1939, D. McCarthy achète une propriété pittoresque de 12 acres (4,9 hectares) sur les falaises de Scarborough surplombant le lac Ontario, pour 1 250 $. Sa mère, qui considère cet achat comme une extravagance, qualifie la propriété de « Paradis d’une folle », nom qui lui est resté. Doris McCarthy a conçu les plans de la maison et de ses annexes et en a finalement fait sa résidence à plein temps.

« Le paradis d’une folle » est également un site important du patrimoine naturel. La propriété est juchée sur un étroit plateau des falaises de Scarborough, zone écosensible et notable du point de vue géologique. Les falaises et le ravin Bellamy adjacent – le bassin hydrographique d’une bonne partie de Scarborough – possèdent de profondes ravines boisées qui abritent de petits animaux, des oiseaux de rivage et des espèces végétales rares dans la région.

Pour aider à conserver ce site, Mme McCarthy a offert sept acres (2,8 hectares) de sa propriété en 1986 à l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région, en vertu d’une entente sur le contrôle de l’érosion. En son honneur, le sentier qui longe le ravin Bellamy, situé à l’est de la propriété, a été officiellement nommé le sentier Doris McCarthy par la ville de Toronto en 2001.

En 1998, Mme McCarthy a fait don du reste de sa propriété à la Fiducie du patrimoine ontarien ainsi que d’une fiducie de bienfaisance pour assurer la pérennité de la propriété. Elle a conservé l’usufruit de la demeure dans le but d’en faire après son décès un lieu de retraite pour artistes, musiciens et écrivains et un cadre d’activités liées au patrimoine.

Richard Moorhouse, directeur général de la Fiducie, qui a négocié l’entente avec Doris McCarthy, a déclaré : « C’était une femme remarquable qui a conçu avec grand soin sa propriété. Elle est à l’origine d’un héritage qui sera bénéfique à de nombreuses personnes. »

Cette période de recueillement pour sa famille, ses amis et ses admirateurs est également l’occasion de célébrer la vie et les accomplissements de Doris McCarthy. L’année prochaine, la Fiducie organisera la retraite que Doris avait envisagée pour sa demeure, offrant à d’autres artistes la possibilité de se laisser inspirer par « Le paradis d’une folle », tout comme ce fut son cas. Lorsque les renseignements concernant la retraite seront disponibles, ils seront mis en ligne sur le site www.heritagetrust.on.ca/fr.

« En faisant don de sa propriété à la Fiducie du patrimoine ontarien, ma grand-tante Doris souhaitait préserver non seulement le site et les bâtiments – qu’elle avait créés elle-même – mais également l’importance de l’art et de la culture en Ontario et au Canada. Cette retraite favorisera l’inspiration des artistes. Les membres de notre famille et les nombreux amis de Doris sont très heureux de voir que la propriété sera conservée et servira aux générations futures. » Beth McCarthy, petite-nièce de Doris McCarthy