Partager:

L’organisme Wages Due Lesbians

Wyland, Francie. Motherhood, Lesbianism, Child Custody: The Case for Wages for Housework, Toronto, Wages Due Lesbians, 1976. Couverture de gravure sur bois par Anne Quigley, collection du CLGA, monographies [dossier M 1985-054].

Photo : Wyland, Francie. Motherhood, Lesbianism, Child Custody: The Case for Wages for Housework, Toronto, Wages Due Lesbians, 1976. Couverture de gravure sur bois par Anne Quigley, collection du CLGA, monographies [dossier M 1985-054].

Par

Jessica Taylor

Le patrimoine des femmes

Published Date: mars 20, 2018

Wages Due Lesbians était un groupe militant (du milieu des années 1970 au début des années 1980) affilié au mouvement international Wages for Housework (Un salaire pour les tâches ménagères). Ce mouvement issu d’un organisme féministe marxiste italien des années 1970 faisait front commun avec un autre, américain, en faveur de l’aide sociale que menaient des femmes noires dans les années 1960. Leur principal argument était le suivant : le travail domestique (et émotionnel et physique) des femmes soutenait l’économie capitaliste et la nation, mais celles-ci n’étaient pourtant pas rémunérées pour leurs efforts.

Alors que l’analyse féministe marxiste se fondait essentiellement sur le modèle de division du travail d’une famille hétérosexuelle, dont les femmes transgenres étaient exclues, Wages Due Lesbians a permis aux femmes lesbiennes cisgenres de trouver leur place dans le mouvement. Ces femmes ont fait valoir que leur dépendance aux salaires des hommes réduisait leurs choix, surtout pour celles qui étaient mères. Les faibles salaires des femmes de l’époque et l’homophobie des tribunaux en matière de garde d’enfants les rendaient vulnérables.

Wages Due Lesbians distribuait des brochures, organisait des réunions et des conférences, et protestait contre les coupes des allocations familiales, entre autres choses. Le Lesbian Mothers Defense Fund (Fonds pour la défense des mères lesbiennes; 1978-1987) est issu du Wages Due Lesbians. Il avait pour mission de soutenir les mères dans leurs démarches juridiques. Bien que nous n’ayons toujours pas de garderie gratuite ni de pleins salaires pour notre travail de reproduction sociale, des groupes comme Wages Due Lesbians constituaient une part importante des mouvements appelant les gouvernements provinciaux et fédéral à soutenir les femmes dans leur travail essentiel.

« Aucune femme lesbienne ni aucune autre femme ne devrait subir le chantage de la perte de la garde de ses enfants, que ce soit par un jugement, du fait de la pression sociale, ou encore de la pauvreté. Nous demandons au gouvernement l’argent dont nous avons besoin pour élever nos enfants sans que notre dépendance envers un homme soit une obligation. » (résolution d’une conférence de 1976 organisée par Wages Due Lesbians (Motherhood, Lesbianism, Child Custody: The Case for Wages for Housework, par Francie Wyland, 1976))