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Géants littéraires
Le patrimoine des femmes, Les arts et la créativité, Le patrimoine naturel
Date de publication : sept. 07, 2006
Photo : Le dévoilement de cette plaque provinciale en 1958 permet de rendre hommage à Catharine Parr Traill. Étaient présentes Mme Anne Atwood et Mme Anne Traill, les petites-filles de l’auteure. Était également présent (deuxième à partir de la gauche) le rédacteur de l’époque du Peterborough Examiner – Robertson Davies – qui devint, à son tour, un géant littéraire.
Catharine Parr Traill est une des grandes figures littéraires du Canada. Sa vie englobe la majeure partie du 19e siècle, la traversée d’océans, la lutte contre le choléra et les expéditions dans les forêts canadiennes. Cependant, en dépit de ces combats et difficultés, elle sut garder une attitude positive envers la vie dans le nouveau monde et canalisa ces expériences pour les transformer en riches chroniques populaires. L’Archaeological and Historic Sites Board of Ontario (désormais la Fiducie du patrimoine ontarien) lui a rendu officiellement hommage en dévoilant une plaque provinciale à Lakefield, à l’emplacement de l’ancienne demeure de l’auteure.
Née en 1802 dans le Suffolk, en Angleterre, Catharine Parr Strickland était originaire d’une famille littéraire qui prétendait descendre d’Édouard et de Catharine Parr – la sixième femme d’Henry VIII. On doit aussi à ses sœurs (y compris à l’éminente Susanna Moodie) des récits historiques, des volumes de poésie, des nouvelles et plusieurs romans.
Catharine épousa le lieutenant à la retraite Thomas Traill en 1832, et ils quittèrent tout de suite après l’Angleterre pour le Haut-Canada. Après son arrivée à Montréal, elle fut temporairement atteinte du choléra qui faisait rage dans tout le pays, à ce moment-là. Après sa convalescence, ils continuèrent par navire à vapeur, chariot et à pied jusqu’au lac Katchewanooka, à environ 15 milles (24 km) au nord de Peterborough. Les Traill, qui comptaient parmi les premiers colons de la région, n’étaient pas préparés à l’existence difficile de la vie dans les bois. Après sept années difficiles, ils vendirent leur ferme. Heureusement, grâce à la demie solde de l’armée que touchait M. Traill et à l’argent gagné par Catharine grâce aux nouvelles et dessins qu’elle vendit aux revues anglaises et américaines, ils purent subvenir à leurs besoins.
En 1846, les Traill achetèrent une ferme déboisée sur la rive sud du lac Rice. C’est là, à « Oaklands », qu’ils s’installèrent jusqu’en 1857, lorsque leur maison et la majeure partie de leurs biens furent détruits par un incendie. Thomas Traill mourut peu après et Catharine passa le reste de sa vie à Lakefield, près des membres de sa famille. En 1862, ses filles achetèrent « Westove », à Lakefield, où Catharine résida jusqu’à sa mort, en 1899, à l’âge de 97 ans.
Les œuvres littéraires et historiques de Catharine Parr Traill lui ont valu une célébrité durable en Ontario et au Canada. Ses œuvres sont inhabituelles, car elles montrent les efforts d’une personne très éduquée et raffinée qui est confrontée aux mêmes difficultés financières et physiques que tous les autres premiers colons. La plupart des immigrants de l’époque n’étaient pas assez éduqués pour consigner ces expériences, et ceux qui avaient ces compétences habitaient d’habitude dans des centres urbains et n’avaient que peu de connaissance réelle de l’existence menée par les pionniers. Elle sut également transmettre ses expériences en faisant preuve d’un vrai sens de l’humour.
C’était aussi une botaniste douée et, dans toutes ses œuvres, elle consacra beaucoup d’attention aux fleurs sauvages et aux autres plantes indigènes. Ses livres magnifiquement illustrés, Canadian Wild Flowers (1868) et Plant Life in Canada (1885), continuent d’être des ressources exceptionnelles pour l’étude de la botanique canadienne à l’époque de la colonisation.
Catharine Parr Traill reste l’un des premiers grands géants littéraires du Canada et de l’Ontario.