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Les paysages culturels, le mode de vie et le savoir ancestral chez les Métis
Alors que le recours à l’expression « paysage culturel » n’est pas répandu lorsqu’il est question de l’utilisation des terres des Métis, c’est un concept que M. Brian Tucker, titulaire d’un doctorat en écologie de l’Université de l’Alberta, emploie au quotidien dans ses fonctions à titre de directeur adjoint de l’éducation et du mode de vie auprès de la Métis Nation of Ontario.
Tucker affirme que « Nous pouvons imaginer les paysages culturels comme des lieux où les Métis ont exercé et continuent d’exercer notre mode de vie traditionnel et là où repose notre savoir ancestral au sujet du mode de vie. » Son intérêt à l’égard des paysages culturels n’est pas seulement d’ordre professionnel et théorique, mais il s’agit également d’un élément clé de l’identité des Métis et celle de sa communauté métisse dans la région de Fort Frances/ lac à la Pluie.
Comme la plupart des communautés de Métis en Ontario, celle dans les environs de Fort Frances/lac à la Pluie a vu le jour le long d’une importante route servant au commerce des fourrures dans les années 1700 et 1800. Les paysages culturels des Métis ne se limitaient pas aux emplacements physiques là où des édifices étaient construits, mais ils comprenaient les régions où les Métis chassaient les animaux et récoltaient les plantes en faisant la cueillette, la chasse, la pêche et le trappage. Les cueilleurs métis voyageraient par voie terrestre ou maritime là où ils baliseraient les sentiers, auraient recours aux portages, aux voies navigables et à de fréquents lieux particuliers servant aux récoltes, à se loger, aux cérémonies et aux rassemblements familiaux. « Alors que leurs activités étaient subtiles et n’altéraient pas radicalement leur environnement, d’affirmer Tucker, l’intégration entre les gens et le lieu était totale. Cette intégration était très réelle et significative pour mes ancêtres métis et cette pratique continue à être très réelle aujourd’hui. » (Traduction libre)
Dans les années 1940, Agnes et Ed George, membres de la communauté métisse, dans les environs de Fort Frances avec leurs enfants près du lac à la Pluie.
Le peuple métis fait la récolte pour se nourrir, obtenir des herbes médicinales, des matériaux de construction et un revenu – et un lien spirituel l’unit à la terre et à l’eau. Tucker mentionne que : « De nombreux Métis aujourd’hui possèdent, ce que l’on nomme, le savoir ancestral. Ce savoir provient de nos ancêtres principalement grâce à des récits de bouche à oreille sur la façon de pratiquer notre mode de vie traditionnel et d’interagir correctement avec nos paysages culturels. » (Traduction libre)
Comme bon nombre de Métis en Ontario, Tucker et les membres de sa famille sont les gardiens d’une certaine partie de ce savoir ancestral. Depuis des générations, ils font la cueillette de produits sur les rives et sur l’eau du lac à la Pluie près de Fort Frances. Tucker précise que « Notrenourriture provient encore des mêmes endroits que ceux utilisés par nos ancêtres et nous sommes unis à ce lieu grâce à nos histoires et à nos mémoires. Si vous visitez des communautés métisses en Ontario, vous constaterez qu’elles possèdent toutes des endroits comme celui-là. Les récits représentent une activité importante de notre identité métisse et il s’agit d’une union très concrète à la terre. » (Traduction libre)
Pour le peuple métis, les paysages culturels sont bien vivants et contemporains et il ne s’agit pas de reliques d’une époque révolue. Ils sont un lien vivant entre le passé, le présent et l’avenir. « Mon père, son père, son père avant lui et ainsi de suite avaient un lien à cette terre. Aujourd’hui, mes enfants et moi empruntons les mêmes sentiers et naviguons sur les mêmes eux qu’eux et, Tucker note avec émotion, qu’il s’agit d’un volet important de mon identité métisse.»