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Le parcours de l’Africentric Alternative School

L’ancienne élève Manani Jones (à gauche) se voit remettre le prix de la meilleure progression scolaire par la directrice de l’ASS, Thando Hyman, à l’occasion du premier gala de l’école au mois de juin 2010. Photo : Africentric Alternative School

Photo : L’ancienne élève Manani Jones (à gauche) se voit remettre le prix de la meilleure progression scolaire par la directrice de l’ASS, Thando Hyman, à l’occasion du premier gala de l’école au mois de juin 2010. Photo : Africentric Alternative School

Par

Thando Hyman

Le patrimoine Noir

Published Date: nov. 10, 2011

Les approches pédagogiques traditionnelles continuant à nier, à sous-représenter et à marginaliser les contributions des Afro- Canadiens, des voix se sont élevées à l’encontre du rapport intitulé « Vers un nouveau départ : rapport et plan d’action du Groupe de travail quadripartite sur les questions soulevées par la communauté canadienne d’origine africaine » (1992), avec pour conséquence la mise en oeuvre d’une nouvelle initiative pédagogique qui tiendrait compte de l’histoire, de la culture et des traditions des élèves et qui placerait ces expériences au coeur de l’enseignement.

Cette approche devait également permettre de réduire efficacement le taux de décrochage élevé et d’améliorer le degré de réussite scolaire des élèves d’ascendance africaine. Par ailleurs, nombreux étaient les parents en quête d’approches nouvelles.

C’est dans ce contexte que le 8 septembre 2009, l’Africentric Alternative School (AAS) a ouvert ses portes à la Sheppard Public School (dont le nombre d’inscriptions était en baisse) afin d’accueillir des élèves de la maternelle à la 5e année. L’AAS a articulé sa mission autour de trois résultats prioritaires pour ses élèves : rendement scolaire élevé, haut degré de fierté personnelle et forte motivation pour réussir. À ce jour, l’école a engrangé de nombreux succès.

Elle compte actuellement environ 190 élèves et une liste d’attente est ouverte. Elle a en outre prolongé le cursus jusqu’à la 7e année et mis à disposition trois classes de maternelle/ jardin d’enfants à temps plein. Elle prévoit enfin d’ouvrir une classe pour les élèves de 8e année.

L’intégration au curriculum en vigueur à l’échelle provinciale de divers points de vue, mais aussi des expériences et de l’histoire des peuples africains, s’est accompagnée de nombreux succès scolaires, par exemple : l’obtention par la première classe de 3e année de résultats supérieurs à ceux du Toronto District School Board et de la province de l’Ontario, prouvant ainsi l’efficacité des modèles alternatifs et de l’éducation « afrocentrique ».

Pour finir, l’école a favorisé le développement d’une communauté saine constituée d’élèves, de membres du personnel, de parents, de bénévoles et de groupes de défense, ce qui s’est traduit par un essor des partenariats et de l’implication de la population, dans la lignée du concept africain selon lequel « il faut tout un village pour élever un enfant ». L’AAS continue d’examiner et d’élaborer des approches pédagogiques plus pertinentes et plus fructueuses qui pourraient être reproduites de façon généralisée.