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À la mémoire de nos ancêtres
L'économie du patrimoine, Le patrimoine autochtone
Date de publication : sept. 07, 2018
Photo : Achevée en 2002, l’œuvre Kiinwin Dabaadjmowin (Our Story) (détail)
« Connaître notre histoire est important pour avoir un sentiment d’appartenance, lequel vous donne alors un sens des responsabilités qui, à son tour, vous procurera un sentiment de paix. »
Achevée en 2002, l’œuvre Kiinwin Dabaadjmowin (Our Story) s’étale sur les murs de la bibliothèque de la Lloyd S. King Elementary School, dans la réserve de la Première Nation mississauga de New Credit qui en est le mécène.
Cette peinture, réalisée à l’acrylique sur des murs en plâtre, fait 93 mètres carrés de surface (1 000 pieds carrés) et aura nécessité environ neuf mois de travail, en comptant le tracé des esquisses. Philip Cote, artiste principal et dessinateur, a travaillé aux côtés de Tracey Anthony.
Kiinwin Dabaadjmowin (Our Story) raconte l’Histoire de la Création du peuple anishinaabe et sert d’outil pédagogique et linguistique pour aider les élèves de la Lloyd S. King Elementary School à découvrir leur identité et leur histoire au travers d’un support visuel.
Le projet de peinture murale Lloyd S. King a mobilisé des peintres professionnels et des artistes autochtones locaux en devenir pour représenter l’histoire de la Première Nation mississauga de New Credit.
Les grandes scènes réalistes ont toutes été dessinées par Philip Cote, qui a puisé son inspiration dans les enseignements prodigués par Edward Benton-Banai dans The Mishomis Book. L’artiste Tracey Anthony a, quant à elle, dessiné et peint les images symboliques et stylisées qui figurent au bas de la fresque. La première partie de l’œuvre illustre le commencement de l’Histoire de la Création des Anishinaabeg et la vie des peuples autochtones avant l’arrivée des Européens et la colonisation. La deuxième partie montre la transition de la vie en forêt à la vie de village sur les berges de la rivière Credit à Mississauga, et l’installation dans la réserve actuelle de New Credit aux côtés du chef Peter Jones. Elle présente également les obstacles rencontrés : les explorateurs, la traite des fourrures et les systèmes de croyances européens. La scène dédiée aux deux Guerres mondiales rend hommage aux nombreux Autochtones qui se sont engagés dans l’armée. Le pensionnat vient donner un exemple d’assimilation forcée à l’initiative du gouvernement. La troisième partie symbolise les prédictions des sept prophètes et l’espoir d’un avenir meilleur grâce au lien retrouvé avec notre culture, nos chansons traditionnelles et nos cérémonies au rythme du tambour, donnant ainsi à nos enfants un sentiment d’identité.
« Pour les peuples autochtones, la seule façon de surmonter le traumatisme causé par 500 ans de colonialisme est de reprendre les outils laissés par nos ancêtres. Comme le dit la prophétie des sept feux, l’apprentissage par l’expérience est la seule façon de cultiver la mémoire du sang et de comprendre notre véritable identité. »