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Le long de la ligne de partage des eaux de l’Arctique

La ligne de partage des eaux de l’Arctique est le point culminant naturel où les rivières et les lacs coulent dans une direction vers la baie d’Hudson et dans l’autre vers les Grands Lacs. Sur la photo, le Vieux Fort William, à Thunder Bay (Photo © Tourisme Ontario 2008)

Photo : La ligne de partage des eaux de l’Arctique est le point culminant naturel où les rivières et les lacs coulent dans une direction vers la baie d’Hudson et dans l’autre vers les Grands Lacs. Sur la photo, le Vieux Fort William, à Thunder Bay (Photo © Tourisme Ontario 2008)

Par

Gordon Pim

Le patrimoine naturel

Published Date: juin 12, 2008

La ligne de partage des eaux de l’Arctique suit un parcours erratique de quelque 2 240 kilomètres (1 400 milles) à travers le Nord de l’Ontario. Elle marque le point où les rivières et les ruisseaux du Nord de l’Ontario s’écoulent dans la baie d’Hudson, et où les rivières, les lacs et les ruisseaux en direction du sud s’écoulent dans les Grands Lacs. Ce phénomène naturel exceptionnel a aussi été, pendant des siècles, une source de disputes car il a déterminé les frontières territoriales.

Dès 1670, la région fi t l’objet de disputes. Cette année-là, le roi Charles II d’Angleterre concéda le contrôle de ces terres à la Compagnie de la Baie d’Hudson (la Compagnie); la région fut nommée Terre de Rupert en l’honneur du cousin du roi, le prince Rupert, premier gouverneur de la Compagnie. Les Français contestèrent rapidement la revendication de la Compagnie sur ce vaste territoire et faillirent chasser les Anglais de la baie en 1696. Lorsque le traité d’Utrecht en 1713 rétablit la souveraineté de la Grande-Bretagne sur la région, il ne fi xa pas de limites précises entre le territoire de la France et celui de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Cinquante ans plus tard, avec la signature du traité de Paris, la France abandonna pour de bon le continent nord-américain. Une proclamation royale décrivit les frontières des territoires acquis de la France cette année-là. L’existence permanente de la Terre de Rupert fut confi rmée, et des territoires furent mis de côté en vue de leur utilisation par leurs habitants autochtones.

En septembre 1850, la Couronne signa le traité Robinson-Supérieur avec les Ojibwas du lac Supérieur, portant sur une grande partie de la rive nord du lac Huron et du lac Supérieur, reconnaissant la ligne de partage des eaux de l’Arctique comme la frontière sud des territoires de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

En 1857, un comité parlementaire britannique fut formé pour étudier le bien-fondé du renouvellement à la Compagnie de son monopole du commerce dans les vastes régions de l’Ouest et la Terre de Rupert. Il était essentiel d’éclaircir cette situation, étant donné l’importance croissante des communications, de la défense et des futures implantations dans l’Ouest.

Les rédacteurs de l’Acte de la Terre de Rupert de 1868 – qui facilita l’admission de la Terre de Rupert dans le nouveau Dominion du Canada – évitèrent une nouvelle fois le problème de fi xer des frontières précises. Cette terre fut transférée au gouvernement du Canada en 1870, mais l’omission de toute défi nition formelle laissa la porte ouverte au confl it de 1883-1884 concernant la frontière entre l’Ontario et le Manitoba.

Finalement, après de nombreux va-et-vient, la question de la frontière entre l’Ontario et le Manitoba fut réglée. En 1883, le cas fut soumis au comité judiciaire du Conseil privé de Grande-Bretagne. En prenant pour guide la ligne de partage des eaux de l’Arctique – son dernier rôle sur la scène de la géographie politique du Canada – le comité fi xa la frontière entre l’Ontario et le Manitoba telle qu’elle existe encore de nos jours.

En août 1969, deux plaques provinciales ont été dévoilées pour commémorer la ligne de partage des eaux de l’Arctique – une le long de la route 11 près du lac Kenogami et l’autre près de Raith sur la route 17, dans le district de Thunder Bay, à l’endroit où la ligne de partage des eaux traverse à nouveau la route. Découvrir la base de données des plaques ici.