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Le projet d’acquisition des terres de la vallée d’Enniskillen : établir le rôle prépondérant de l’intendance

Une vue aérienne des terres de la vallée d’Enniskillen (Photo avec la permission de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre)

Par

Patricia Lowe

Le patrimoine naturel

Date de publication :31 mai 2011

Photo : Une vue aérienne des terres de la vallée d’Enniskillen (Photo avec la permission de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre)

Dans le cadre du projet d’acquisition des terres de la vallée d’Enniskillen, la Fiducie du patrimoine ontarien et l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre ont établi un partenariat fructueux en vue d’acquérir des terres du patrimoine naturel et culturel dans la municipalité de Clarington.

L’acquisition représente un legs de 530 hectares (1 470 acres) d’espaces verts publics, qui a notamment été rendu possible grâce au Programme d’acquisition et d’intendance des terres dans le cadre du programme Espaces naturels de la Fiducie. En tant que zone écologiquement vulnérable importante, ces terres font partie de la ceinture de verdure de la province et sont situées dans les secteurs désignés comme lien physique naturel ou zone de campagne du Plan de conservation de la moraine d’Oak Ridges. Les terres fournissent des ressources en eau souterraine importantes et comprennent des prés ouverts, des forêts matures et des caractéristiques d’un milieu humide sur les pentes escarpées du cours supérieur du ruisseau Bowmanville, à Clarington. La zone constitue l’un des principaux corridors de migration pour les animaux sauvages, ainsi qu’une collectivité rurale prospère vivant de la pêche en eau froide, dont les habitants résident sur des terres qui ont été défrichées par leurs ancêtres il y a plus de 200 ans.

Son intérêt pour l’histoire culturelle et naturelle a permis à l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre de jouer un rôle clé dans bon nombre de négociations qui se sont tenues dans les cuisines, les fermes et les lots boisés d’Enniskillen. En étant à l’écoute des récits des propriétaires, les employés ont pu entrevoir le cœur et l’âme de cette collectivité rurale dynamique.

Depuis 2004, plus de 518 hectares (1 280 acres), impliquant 15 propriétaires et 22 parcelles de terrain, ont été obtenus dans le cadre du partenariat entre l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre, la Fondation de la moraine d’Oak Ridges, la région de Durham, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Conservation de la nature Canada, la Fiducie du patrimoine ontarien et le Central Lake Ontario Conservation Fund (fonds de protection de la nature du lac Ontario Centre). Les partenaires ont réalisé très vite au début du processus que chaque propriété est socialement, économiquement et écologiquement liée aux autres, ce qui nécessite de faire preuve d’une grande sensibilité au cours des discussions et des négociations.

Des contrats de location ont permis de répondre aux besoins fonciers futurs des propriétaires, en assurant la continuité de la production agricole des différentes propriétés familiales et en divisant les lots – des éléments essentiels pour garantir que cet investissement en faveur de la conservation soutient la viabilité de la collectivité rurale. Une grange patrimoniale située sur l’une des propriétés acquises, dont il a été estimé qu’elle revêt une importance culturelle, a par la suite été déplacée, reconstruite et restaurée par une famille de fermiers notoire des environs.

Des employés de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre ont visité toutes les terres avec les propriétaires fonciers, pour bâtir la confiance. (Photo avec la permission de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre)

En plus de financer une partie des coûts fonciers, la Fiducie a contribué à la préparation d’une série de documents incluant une évaluation des sites environnementaux, un rapport initial et des plans de gestion pour chaque propriété. Ces documents résument les données historiques et actuelles pertinentes sur le patrimoine naturel et culturel des propriétés. Dans un effort de soutien vis-à-vis des exigences futures de gestion des terres, le personnel de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre s’est attelé à la rédaction de ces rapports. Le plan de gestion respecte les lignes directrices du Programme d’acquisition et d’intendance des terres dans le cadre du programme Espaces naturels de la Fiducie, en documentant les fonctions existantes des terres en matière de biodiversité et d’écologie, en établissant des objectifs de conservation à long terme et en décrivant la façon dont ils seront atteints.

En plus des milliers d’heures de travail qu’a nécessité l’inventaire sur le terrain effectué par une équipe d’employés de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre pour étayer ces documents, une série d’entrevues individuelles avec les propriétaires a été réalisée et documentée. Ces conversations ont permis de dévoiler des années d’histoire, dont certains éléments n’avaient jamais été consignés auparavant, de même que des photographies personnelles, des cartes et d’autres documents historiques. C’est ainsi que la véritable histoire d’Enniskillen a commencé à être révélée.

À titre d’exemple, Ralph Virtue Crescent et la rue Alan Wearn, dans le hameau d’Enniskillen, sont des lieux commémoratifs des jeunes hommes des environs qui sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Des souvenirs de journées de pêche et de pique-niques en famille le long des ruisseaux d’amont ont permis de mettre en évidence la profusion des espèces d’animaux sauvages et de poissons, et de définir ainsi la biodiversité historique. Les lots d’érables à sucre qui parsemaient les collines ondulées de la région ont disparu pendant la Grande Crise. Parmi les nombreux hommes sans emploi qui parcouraient les routes poussiéreuses à la recherche d’un travail, beaucoup proposaient de débroussailler ces érablières en échange d’un repas ou d’un endroit où dormir. Personne ne pouvait imaginer que la stratégie de survie de cette collectivité aux liens étroits allait compromettre par la suite l’écologie et la fonction de la moraine d’Oak Ridges. Ce sont ces histoires et ces récits personnels qui ont véritablement animé le paysage historique et qui ont permis d’établir une vision pour créer un plan de gestion général afin de répondre aux besoins futurs de cette collectivité.

L’implication de la Fiducie pendant les premières étapes de l’acquisition a été cruciale pour protéger ces terres du développement et pour les gérer efficacement à l’intention des générations futures. Les objectifs d’ensemble – à savoir, continuer de protéger et d’améliorer le patrimoine culturel et naturel de la région, appuyer les efforts de gestion des terres et des eaux, et fournir des possibilités d’éducation et de loisirs – continuent de constituer des exemples de l’excellence en matière d’intendance. L’engagement du personnel de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre se poursuit pour faire du projet d’acquisition des terres de la vallée d’Enniskillen une réussite au plan de la conservation du patrimoine pour la Fiducie et pour ses partenaires dans le cadre de l’acquisition des terres.

L’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre souhaite remercier les employés de la Fiducie du patrimoine ontarien pour leur patience et pour leurs conseils dans le cadre de ce projet.

Utilisation originale d’une grange à la ferme des citrouilles de la famille Knox. (Photo avec la permission de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre)

Photo: Utilisation originale d’une grange à la ferme des citrouilles de la famille Knox. (Photo avec la permission de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre)

Migration d’automne dans la vallée d’Enniskillen. (Photo avec la permission de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre)

Photo: Migration d’automne dans la vallée d’Enniskillen. (Photo avec la permission de l’Office de protection de la nature du lac Ontario Centre)