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L’écologisation n’est pas un objectif facile : Pour un Ontario vert et sain

Asclépiade tubéreuse (Photo : Karen Abel)

Photo : Asclépiade tubéreuse (Photo : Karen Abel)

Par

Tony Buszynski

L'environnement, Le patrimoine naturel

Published Date: mai 25, 2006

La conservation du patrimoine naturel est une préoccupation qui remonte au tout début de notre pays et qui animait les Premières nations dont la relation étroite avec la nature se reflétait dans leurs principes religieux reposant sur la conviction que le monde physique qui leur avait été donné était habité par des esprits. Les Premières nations n’ont pas modifié de façon importante le milieu naturel duquel elles tiraient leur subsistance.

Avec la colonisation européenne et la croissance démographique continue qui s’en est suivie, l’agriculture ainsi que l’exploitation des ressources minières et forestières ont sans relâche mis à rude épreuve l’environnement naturel. La croissance économique qu’a connue notre pays s’est traduite par une transformation des forêts et des terres naturelles en terres agricoles et en zones urbaines/industrielles. La prospérité économique à laquelle ont pu aspirer de plus en plus de personnes s’est concrétisée au détriment de ce qui pouvait paraître être un environnement naturel imperturbable.

Du milieu à la fin du 19e siècle, nous nous sommes aperçus avec regret de la disparition d’espèces telles la tourte voyageuse, le dindon sauvage et le couguar. La création de clubs et de musées naturalistes a donné le coup d’envoi au mouvement en faveur de la protection et de la préservation de notre patrimoine naturel. Des lois en matière de conservation ont été adoptées. Le parc Algonquin est devenu le premier parc provincial de l’Ontario. Les établissements d’enseignement postsecondaire ont commencé à s’intéresser de plus en plus aux sciences naturelles; le patrimoine naturel s’est vu attribuer le rôle de refuge permettant d’oublier pour un moment le rythme accéléré de la vie urbaine. Des artistes comme ceux du Groupe des sept ont exprimé ces sentiments dans leurs toiles. Et le tourisme, qui a pris la forme de centres de villégiature de luxe et de chalets, est devenu à la mode pour renouer avec la nature.

La nature a aussi contribué à faire ressortir l’importance du patrimoine naturel. La dévastation causée par l’ouragan Hazel en 1954 a donné lieu à la création par le gouvernement provincial d’organismes de conservation dans tout le Sud de l’Ontario pour faciliter la gestion des bassins versants et pour veiller à ce que l’aménagement urbain soit compatible avec les systèmes naturels.

De nombreux organismes de défense du patrimoine naturel ont été créés au cours des 20e et 21e siècles. Des organismes comme la Société canadienne pour la conservation de la nature, Canards Illimités Canada et Ontario Land Trust Alliance – ainsi que de nombreuses fiducies foncières locales et des clubs de naturalisme et d’escalade - ont vu le jour et se sont fait les champions de la protection du patrimoine naturel.

Au cours du siècle dernier, les gouvernements provinciaux ont lancé de nombreuses initiatives pour aider à préserver le patrimoine naturel. La Fondation du patrimoine ontarien (maintenant appelée la Fiducie du patrimoine ontarien) a été créée en 1967 à titre de principal organisme de la province chargé de la préservation du patrimoine architectural, culturel et naturel. Le ministère des Ressources naturelles (MRN) a établi un réseau de 319 parcs et de 280 réserves de conservation dans le but de favoriser les occasions de loisirs en plein air et d’appréciation du patrimoine naturel. Le gouvernement provincial a aussi établi la Commission de l’escarpement du Niagara et lui a confié la tâche d’administrer le Plan de l’escarpement du Niagara.

Au cours des dernières années, de nombreuses autres initiatives ont été prises en vue de protéger notre environnement naturel. La Fondation de la moraine d’Oak Ridges, créée en 2001, œuvre à protéger les principaux éléments du patrimoine naturel de la moraine d’Oak Ridges. Une nouvelle ceinture de verdure a été créée autour de la région du grand Toronto, ceinture dont la gestion a été confiée à une nouvelle Fondation de la ceinture de verdure. La Loi sur l’aménagement du territoire de l’Ontario a renforcé la nécessité pour les municipalités de tenir compte du patrimoine naturel dans leurs plans d’aménagement du territoire. Le MRN continue de travailler avec de nombreux partenaires en vue d’établir le réseau du patrimoine naturel du Sud de l’Ontario.

La conservation du patrimoine naturel a beaucoup évolué depuis l’époque où les ressources naturelles paraissaient inépuisables. Aujourd’hui, ce sont les besoins de conservation qui paraissent sans fin. De grandes réalisations relatives à la préservation et à l’intendance d’importantes zones du patrimoine naturel réparties dans tout l’Ontario sont attribuables aux efforts continus de nombreux organismes de conservation dévoués. Or, il reste encore beaucoup à faire pour veiller à ce que les Ontariennes et Ontariens de demain jouissent d’un environnement vert et sain.


Fiducie du patrimoine ontarien - Statistiques (au 31 mars 2006) :

  • Propriétés du sentier Bruce appartenant à la Fiducie : 101 (4 055 acres/1 641 hectares)
  • Autres propriétés du patrimoine naturel appartenant à la Fiducie : 42 (5 730 acres/2 319 hectares)
  • Propriétés du patrimoine naturel comportant des sites archéologiques enregistrés : 10
  • Bâtiments patrimoniaux situés sur des terres du patrimoine naturel appartenant à la Fiducie : 24
  • Zone que la Fiducie a contribué à conserver grâce à ses programmes de subventions : 36 000 acres/14 499 hectares)
  • Propriétés du patrimoine naturel protégées par une servitude : 14
  • Plaques commémorant le patrimoine naturel/à thème environnemental : 42
Liatride commune (Photo: Karen Abel)

Photo: Liatride commune (Photo: Karen Abel)

La propriété Tuckerman, près de la Ville de Kawartha Lakes, a été acquise par la Fiducie du patrimoine ontarien en 2004.

Photo: La propriété Tuckerman, près de la Ville de Kawartha Lakes, a été acquise par la Fiducie du patrimoine ontarien en 2004.