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Collaboration avec des intendants et des partenaires

Un homme de terrain sur des ondins glaciels surplombant le lac Nipissing, sur l’île Great Manitou, en 2010.

Par

Rebecca Margel

L'environnement, Le patrimoine naturel

Date de publication :07 oct. 2010

Photo : Un homme de terrain sur des ondins glaciels surplombant le lac Nipissing, sur l’île Great Manitou, en 2010.

La Fiducie du patrimoine ontarien possède plus de 160 propriétés du patrimoine naturel et protège plus de 40 sites du patrimoine naturel assortis de servitudes. Parce que la Fiducie ne peut pas gérer et régir à elle seule toutes les propriétés qu’elle détient, nous nous appuyons sur des partenariats établis dans tout l’Ontario. Pour entretenir ses propriétés, la Fiducie a conclu des accords de gestion formels avec des organismes locaux, y compris des fiducies foncières, des offices de protection de la nature, la Bruce Trail Conservancy et le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario. Les bénévoles et le personnel de ces organismes apposent des affiches, entretiennent les sentiers, repoussent les espèces envahissantes, encouragent les activités autorisées et s’occupent des usages non autorisés.

L’équipe chargée de la protection du patrimoine naturel de la Fiducie visite des sites individuels une fois tous les deux ans. Certains sites ne sont accessibles qu’en hiver, bien souvent uniquement à l’aide de skis de fond. D’autres sites doivent être visités de préférence au printemps ou en été, surtout si les espèces envahissantes sont une préoccupation : il serait en effet impossible d’identifier un grand nombre de ces espèces sous plusieurs centimètres de neige. À d’autres occasions, notamment lors des visites d’îles et de propriétés situées près de vastes plans d’eau, il est nécessaire d’utiliser des canoës pour réaliser des études de terrain en bonne et due forme.

Les études de terrain liées aux visites de sites sont importantes, enrichissantes, souvent stimulantes et amusantes. Ces visites consistent à décrire minutieusement les modifications relatives à la propriété et à indiquer précisément la présence et l’emplacement d’espèces indigènes envahissantes et rares. Par ailleurs, le nettoyage des détritus fait malheureusement partie de l’étude de terrain, de même que la description scrupuleuse des pratiques interdites, comme l’utilisation de véhicules motorisés, l’abattage des arbres et l’allumage de feux de camp.

Le reste du temps, la Fiducie collabore avec des partenaires et des intendants de confiance, en vue d’entretenir et de gérer leurs propriétés. Maintenir notre biodiversité a également permis d’améliorer nos relations avec ces partenaires. Par exemple, une fiducie foncière du Sud de l’Ontario a découvert récemment un type d’herbe envahissante qui se propage rapidement dans une propriété contiguë à l’une des parcelles de la Fiducie. La fiducie foncière s’est réunie avec l’office de protection de la nature local et la Fiducie afin d’échanger des renseignements et de discuter d’éventuelles mesures permettant de contrôler l’herbe et d’empêcher sa propagation dans la propriété de la Fiducie. Il est clair que la Fiducie ne pourrait pas entretenir les propriétés qu’elle détient sans l’aide de ces organismes partenaires.

La démarche de la Fiducie visant à protéger les propriétés du patrimoine naturel est plus importante que jamais. À l’heure où la destruction des habitats, le changement climatique, les espèces envahissantes et les maladies continuent de menacer la biodiversité de l’Ontario, il est crucial que la Fiducie et ses partenaires continuent d’acquérir et de régir des propriétés qui peuvent servir à protéger les splendides écosystèmes de la province.

Une habénaire de Hooker dans la propriété Harvais de la Fiducie (photo présentée avec l’aimable autorisation de Michael Bryan).

L’habénaire de hooker

L’habénaire de Hooker (Platanthera hookeri), une espèce rare à l’échelle régionale, a été découverte dans la propriété Harvais, qui appartient à la Fiducie, près de Thunder Bay, en 2010. Créée en 1985 pour faire office de réserve d’orchidées, la propriété abrite, entre autres, des cypripèdes royaux. L’habénaire de Hooker est nommée ainsi en l’honneur de Sir William Jackson Hooker, qui fut directeur de Kew Gardens, à Londres, au XIXe siècle. Cette espèce, qui figure sur la liste des espèces en voie de disparition aux États-Unis, semble avoir un faible seuil de tolérance aux pluies acides, ce qui pourrait expliquer pourquoi ses populations ont chuté considérablement depuis ces 100 dernières années. Dans les années 1800, lorsque la fleur était plus abondante, on utilisait ses feuilles en guise de pansement pour les personnes qui souffraient de problèmes pulmonaires.

Un noyer cendré dans la propriété Anne Bartley Smith de la Fiducie, à Aurora.

Un noyer cendré dans la propriété Anne Bartley Smith de la Fiducie, à Aurora.

Le noyer cendré

Le noyer cendré (Juglans cinerea) est un arbre reconnu comme une espèce en voie de disparition à l’échelle nationale et provinciale. Historiquement, le nombre de noyers cendrés a considérablement diminué en raison de la déforestation, mais à partir de 1991, ces arbres ont fait face à un nouveau type de menace en Ontario. Une maladie fongique connue sous le nom de « chancre du noyer cendré » les a décimés.

Le champignon infecte les fissures dans l’écorce de l’arbre; il grossit jusqu’à devenir un chancre creux qui ceinture l’arbre. Dans des conditions humides, les spores peuvent être transportées sur des kilomètres. Les études réalisées en Ontario montrent que la plupart des noyers cendrés sont infectés par ce chancre et qu’environ un tiers d’entre eux en sont morts. Il n’existe pas de remède pour cette maladie, ni de méthodes connues permettant d’empêcher sa propagation. La noix de cet arbre constitue néanmoins une importante source alimentaire pour plusieurs oiseaux et petits mammifères. Par ailleurs, son bois tendre est idéal pour la sculpture et la fabrication de meubles.

La propriété Homewood de la Fiducie, située près de Maitland dans l’Est de l’Ontario, abrite plusieurs noyers cendrés en bonne santé. Ces arbres sont utilisés dans le cadre du programme de rétablissement du noyer cendré de l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau et l’un de ces arbres semble résister au chancre. Il est possible que l’on clone cet arbre à l’avenir, car le programme vise à produire des semis sains afin de les planter dans l’Est de l’Ontario. Dans le cadre de ce programme, on répertorie les arbres sains sur des cartes pour la cueillette des noix.