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Identification de soi

Photo d'une femme. Photo gracieusement fournie par Fraser Dunford

Photo : Photo d'une femme. Photo gracieusement fournie par Fraser Dunford

Par

Fraser Dunford

La communauté

Published Date: mai 06, 2010

Même si nous sommes tous familiarisés avec les archives, les bibliothèques et les musées locaux (et l’abondance d’information que l’on y trouve), vous seriez surpris de voir l’étendue des collections individuelles.

En tant que généalogiste, je connais un grand nombre de généalogistes. Si vous observez attentivement un cabinet de généalogie, vous y découvrirez des étagères qui regorgent d’histoires locales et qui feraient l’envie de bon nombre de petites bibliothèques locales. Après tout, l’intérêt que l’on porte à une famille en particulier suscite, naturellement, un intérêt pour d’autres familles. L’intérêt que l’on porte à une famille établie dans une collectivité spécifique suscite aussi un vif intérêt pour l’histoire de cette collectivité. Au-delà des noms de nos ancêtres, nous cherchons à savoir ce qu’ils ont fait de leur vie, à découvrir les endroits où ils ont vécu, à déterminer les périodes où des événements majeurs se sont produits et, surtout, à comprendre les raisons pour lesquelles ils ont fait toutes ces choses qui peuvent nous sembler inexplicables.

Mais ce n’est pas tout. Beaucoup de généalogistes collectionnent des objets de famille (des photographies aux tableaux, en passant par les courtepointes et autres broderies). Certains collectionneurs disposent de petites boîtes en bois, sculptées à la main, qui leur permettent de retracer les épisodes sombres de notre histoire, d’une importance capitale. D’autres possèdent des haches qui servaient à couper les arbres de la forêt vierge, ou encore des fusils grâce auxquels on allait chercher la viande qui nourrissait les familles de colons. Nous, les généalogistes, avons tendance à conserver ces objets, car ils font partie de notre famille et de notre histoire individuelle. Nous tenons à les transmettre aux générations futures.

Ces objets de famille dépassent le stade individuel. Ils sont le reflet authentique d’une communauté. Presque la moitié des ouvrages disposés sur mon étagère généalogique contiennent les histoires locales du comté de Peterborough (je fais partie de la cinquième génération à y avoir vécu). L’histoire permet d’expliquer les événements. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi certaines de mes lignes de descendance s’étaient subitement installées dans une région située au nord, quelques cantons plus haut, jusqu’au jour où j’ai appris, dans une histoire locale, qu’une route coloniale avait été construite dans cette région.

L’intérêt porté à l’histoire locale mène rapidement à un plus grand éventail de sujets historiques. La politique sur les routes coloniales, la méthode de construction de l’époque et les lieux où elles furent construites ont eu un impact visible sur la manière dont les communautés se sont établies en Ontario. Les déplacements de mes ancêtres m’ont donné envie de m’intéresser à la croissance de l’Ontario. Si vous apprenez que l’un de vos ancêtres fut un rebelle en 1837 (ou qu’il fit partie de la milice qui mit un terme à la rébellion), vous vous intéressez tout à coup à cette période de l’histoire.

Les bons généalogistes et les historiens locaux feront le tour de leur cabinet, dresseront une liste de biens et dialogueront avec le personnel des musées locaux ou des archives. Il se pourrait que la collectivité désire savoir quels objets sont en votre possession et où les trouver, bien qu’ils soient destinés à des descendants intéressés et bien informés. Mon histoire s’inscrit dans une perspective dont l’échelle est insoupçonnée.