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Quand l’usine devient musée

Le musée du textile de Mississippi Valley, à Almonte (Photo publiée avec la permission de John T. Fowler, Photography for Education)

Photo : Le musée du textile de Mississippi Valley, à Almonte (Photo publiée avec la permission de John T. Fowler, Photography for Education)

Par

Glenda Jones

Les bâtiments et l'architecture, La communauté, Réutilisation adaptative

Published Date: févr. 12, 2009

La lourde porte en chêne du musée du textile de Mississippi Valley situé à Almonte, dans l’Est de l’Ontario, s’ouvre en silence, comme elle le fait depuis plus d’un siècle. Dans un coin de l’entrée se trouve un escalier fatigué menant à la salle de conférence de l’étage. Cette salle n’est cependant pas l’antre poussiéreux d’une ancienne administration. L’espace est aujourd’hui une galerie animée et confortable où sont suspendues des pièces murales matelassées, confectionnées par un artiste internationalement reconnu.

Le conservateur Michael Rikley-Lancaster invite le public à explorer le musée et encourage les artistes à considérer celui-ci comme un espace vivant aux multiples possibilités. Il mélange les vitrines, les zones de participation active, les objets et les productions théâtrales dans ce musée qui comprend trois espaces disponibles pour accueillir des expositions, dont un centre d’apprentissage où sont présentés des métiers à tisser, des rouets et des objets éducatifs.

La collection de machines industrielles du musée occupe la moitié d’une grande salle à l’étage. Le reste de la pièce, avec ses murs d’un blanc étincelant et ses vieilles poutres ravissantes, constitue un espace d’exposition de premier choix pour les grandes installations artistiques, notamment les soieries peintes, les ouvrages complexes en laine et les broderies. Tout en apprenant ce qu’est le commerce du textile ou en admirant les œuvres d’art, les visiteurs peuvent voir un défilé de mode d’époque ou profiter de la réception d’un artiste. Le cadre se prête parfaitement aux divertissements en petit comité.

Bien que la galerie Rosamond du premier étage ait été restaurée, elle a conservé ses murs rustiques pour l’ambiance. Cette grande salle a accueilli l’exposition des reproductions des tapisseries de Bayeux, de nombreuses démonstrations de matelassage, des foires commerciales du textile et, plus récemment, une présentation d’immenses sculptures scientifiques de l’artiste local Juan Geuer. Ces événements ont attiré un large public. Plusieurs personnes qui y avaient assisté ont demandé le privilège d’exposer leurs propres œuvres dans les locaux. Selon Juan Geuer, cet espace est unique en son genre au Canada. Il permet de montrer l’art dans un environnement naturel où les œuvres sont mises en lumière dans un cadre dont l’histoire devient partie intégrante de l’exposition.

Reconnaissant que le musée doit séduire tous les âges, Michael Rikley-Lancaster a transformé la galerie Rosamond en atelier de mode l’été dernier. Entourés de sculptures et de peintures confectionnées à partir de tissu, les étudiants ont trouvé l’inspiration pour créer leurs propres œuvres d’art. De plus, le conservateur a organisé des visites historiques dans Almonte, avec pour guides des jeunes en costumes d’époque. Cette initiative a connu un franc succès, avec, en point d’orgue, le déplacement de l’auteure canadienne Sarah Ellis dont l’action du dernier livre, « Days of Toil and Tears », se déroule à Almonte. La séance de dédicace du livre a attiré de nombreux enfants au musée pour la première fois : ils ont pu s’imprégner de l’atmosphère réelle du roman, une expérience unique pour tous.

Ce musée, qui servait autrefois de dépôt pour les vieux livres et les reliques poussiéreuses, est en train de devenir le centre d’expérience artistique de la collectivité. Le bâtiment déborde d’activité, avec en toile de fond des expositions textiles qui animent le vieil édifice et lui confèrent une utilité contemporaine. Le musée associe avec succès histoire et culture au profit de toute la communauté.

La Fiducie du patrimoine ontarien a établi une servitude protectrice sur le bâtiment qui abrite le musée du textile de Mississippi Valley.