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Les chemins sauvages : l’aménagement d’un réseau de transport dans le nord de l’Ontario
Revoir le point de vue historique, La communauté
Date de publication : juin 12, 2008
Photo : Ontario Northland Railway, North Bay
Isolement, grandes distances, terrain diffi cile et conditions météorologiques redoutables, autant de défi s qu’ont dû relever ceux et celles qui, armés de courage et de persévérance, ont ouvert les voies fl uviales, routières, ferroviaires et aériennes sillonnant les étendues majestueuses du Nord de l’Ontario. Sur les près de 140 plaques provinciales réparties dans le Nord de l’Ontario, plus de 50 commémorent des faits en rapport direct avec les premiers jours de l’exploration et de l’évolution du système de transport du Nord, grâce auquel cette région de la province a pu être conquise et aménagée. Six plaques provinciales qui rendent hommage à ces efforts se retrouvent le long de la route 17, la Transcanadienne, ou à proximité. Tout au long de cette route, de North Bay à Thunder Bay, on peut retracer les pas de beaucoup de ceux et celles qui nous ont précédés.
C’est vers la fi n du 19e siècle que furent avancés les plans d’un vaste réseau de transport, dont la concrétisation éventuelle comprendrait le chemin de fer allant du lac Nipissing au lac Témiscamingue. C’est à North Bay en 1902 que la voie ferrée du Temiskaming and Northern Ontario Railway fut mise en chantier. Les travaux progressèrent rapidement, en dépit des nombreuses diffi cultés posées par certaines sections du terrain. Dès 1908, la ligne principale avait atteint Cochrane et des voies secondaires la reliaient à d’autres régions minières. En 1932, ce chemin de fer sous régie provinciale s’étendait jusqu’à Moosonee. En 1946, il allait être rebaptisé Ontario Northland Railway. La plaque qui commémore le passage de cette voie ferrée est située au bureau d’information touristique de North Bay.
Dans les années 1920, la majeure partie du Nord n’était encore accessible que par avion. Bien qu’Austin Airways ne soit pas la première ligne aérienne en exploitation dans le Nord de l’Ontario, elle y a battu le record de longévité, en évoluant avec succès du vol de brousse au service aérien pour passagers. Après ses débuts à Toronto, la compagnie avait ouvert une base au lac Ramsay, à Sudbury, en 1935. Dès 1938, la ville de Sudbury était devenue sa base opérationnelle principale. La ligne aérienne assurait le transport des marchandises, l’évacuation des urgences médicales, la lutte contre les feux de forêt, la formation des pilotes et le transport des touristes dans tout le Nord. Dans les années 1940, les activités d’Austin Airways s’étendaient dans divers secteurs du service aérien. La compagnie devait être absorbée par Air Ontario en 1987. La plaque commémorant Austin Airways se trouve près du monument de l’aviation de Science Nord, à Sudbury.
Un des premiers itinéraires de canoë traversant le Nord de l’Ontario suivait un parcours relativement parallèle au tracé actuel de la route 17. La Route des voyageurs empruntait la rivière des Outaouais jusqu’à son confl uent avec la Mattawa, descendait celle-ci jusqu’au lac Trout, passait au lac Nipissing par le portage La Vase, réputé ardu, descendait la rivière des Français et traversait la baie Georgienne, puis suivait le chenal nord, pour aboutir aux lacs Michigan et Supérieur. Pendant deux siècles, explorateurs, missionnaires et marchands de fourrure ont maintenu cette voie avec acharnement, pour ouvrir l’intérieur des terres de l’Amérique du Nord. La plaque est située au bord du chenal de Swift Current, près de la route 6, à une quinzaine de kilomètres au nord de Little Current.
La route Transcanadienne – qui va de St-John’s, Terre-Neuve, à Victoria, en Colombie-Britannique – a été inaugurée en 1962. Près de trente pour cent de ses 7 823 kilomètres sont situés en Ontario. Une plaque provinciale commémorant cette route a été érigée à mi-chemin de son parcours, soit au Parc de la rivière Chippewa, sur la route 17. Cette section de la Transcanadienne représentait le couloir routier tant attendu qui raccordait les régions éloignées de la province. Il convient de mentionner en particulier les Canadiens japonais qui furent évacués de la côte de Colombie-Britannique pour participer à la construction de la route. Bien que, selon le gouvernement, les évacués ne soient pas internés, les hommes vivaient néanmoins dans des conditions strictes et l’achat ou la location de toute propriété leur était interdit. Une plaque intitulée Camps routiers pour les Canadiens japonais 1942-1944 rend hommage à leurs contributions. Elle est érigée sur la place du cénotaphe, à Schreiber.
À Thunder Bay se trouve une plaque, à six kilomètres à l’ouest du pont sur la rivière Kaministiquia, sur la route 61. Celle-ci remplace la route d’origine dite Chemin Pigeon River. La plaque relate l’histoire du chemin, construit en 1873-1874, principalement pour assurer la distribution hivernale du courrier entre Duluth et Thunder Bay, tandis que le lac Supérieur était fermé à la navigation. La poste a emprunté le chemin jusqu’à l’achèvement du Chemin de fer Canadien Pacifique, en 1882. Avec l’arrivée de l’automobile, il devenait nécessaire d’ouvrir une nouvelle route menant jusqu’à la frontière américaine. La route 61, ou route Scott, a été terminée en 1917 et est devenue l’une des routes panoramiques les plus renommées de la région.
Ces évocations ne représentent qu’une fraction des récits innombrables faisant état du courage et de l’ingéniosité qui sont au cœur du patrimoine incroyable du Nord de l’Ontario. Un patrimoine merveilleux que nous ont légué des gens qui voyageaient, travaillaient et vivaient dans cette région vaste et rude de l’Ontario pendant les premiers jours de son histoire. Ne manquez pas de lire ces plaques quand vous voyagerez dans le Nord et découvrirez la beauté des paysages qui ont accueilli ce peuple tenace.