Partager:

La biographie d’ une demeure : Si ces murs pouvaient parler!

De nos jours, la propriété Ashbridge est célèbre dans le quartier est de Toronto pour ses jardins luxuriants. La propriété appartient à la Fiducie du patrimoine ontarien, qui l’exploite. Son importante collection d’objets et les découvertes archéologiques célèbrent l’évolution de la famille Ashbridge.

Photo : De nos jours, la propriété Ashbridge est célèbre dans le quartier est de Toronto pour ses jardins luxuriants. La propriété appartient à la Fiducie du patrimoine ontarien, qui l’exploite. Son importante collection d’objets et les découvertes archéologiques célèbrent l’évolution de la famille Ashbridge.

Par

Erin Semande

Les bâtiments et l'architecture, La communauté, Les objets culturels

Published Date: sept. 07, 2006

Les recherches sur l’histoire familiale sont un passe-temps populaire pour de nombreuses personnes qui veulent découvrir le passé unique de leur famille et savoir comment elle a contribué à assurer la croissance, le développement et la diversité de l’Ontario.

On peut s’y prendre de différentes façons pour connaître son lignage : dossiers personnels (photographies, lettres et journaux); documents gouvernementaux (archives du recensement, rôle d’évaluation et concessions de terres); et entrevues de vive voix avec des membres de la famille.

La Fiducie du patrimoine ontarien détient de telles archives dans les collections qui sont liées aux propriétés qui lui appartiennent. Par exemple, la maison de Jesse Ashbridge – située au 1444, rue Queen Est à Toronto – fut jadis la demeure d’une des premières familles de Toronto. Cinq générations de membres de la famille Ashbridge y ont vécu sans interruption, de 1796 à 1997. Une entente de don a été conclue entre la Fiducie (qui s’appelait alors la Fondation du patrimoine ontarien) et les descendants de la famille Ashbridge, Dorothy Bullen et Elizabeth Burton, en 1972.

Dorothy a continué de vivre dans la maison jusqu’à son décès en 1997. À ce moment-là, la demeure et plus de 6 000 dossiers d’archives portant sur deux cents ans d’histoire de la famille furent transférés à la Fiducie. Des centaines d’heures ont été consacrées au catalogage et à la préservation de ces archives, et aux recherches à leur propos. Ces archives contiennent des journaux, des lettres, des livres comptables et des photographies. Ces articles, de même que des entretiens de vive voix, racontent l’histoire des cinq générations de la famille Ashbridge qui ont vécu dans la propriété.

Avec à sa tête Sarah James Ashbridge, la famille a immigré à York (désormais Toronto) en 1793, en provenance du comté de Chester, en Pennsylvanie. Sarah amena avec elle ses deux fils célibataires, Jonathan et John, ses filles Elizabeth Wilcot et Mary McClure et leurs maris et enfants. La famille passa les mois d’hiver au fort Rouille, un fort français. Elle s’établit en 1794 sur des terres situées à proximité de ce qui est maintenant appelé la baie Ashbridge, dans la partie est de la ville.

Wellington et Mabel Ashbridge vécurent dans la propriété torontoise avec leurs deux filles, Dorothy et Betty. Dorothy continua de vivre dans la demeure jusqu’à sa mort, en 1997.

Après trois années dans le Haut-Canada, la famille Ashbridge devint l’une des premières familles à laquelle le lieutenant-gouverneur John Graves accorda une concession de terres sur des lots situés à l’est de la rivière Don. La région n’était que peu colonisée, les routes étaient en piteux état et les provisions étaient rares. Ensemble, la famille débroussailla le terrain et commença à cultiver des fruits et des légumes. Elle construisit aussi des maisons en rondins comme abri. En 1809, Jonathan construisit une maison édouardienne de deux étages pour remplacer la cabane en rondins. Il épousa Hannah Bennett Barton la même année et ils eurent sept enfants.

En 1854, le fils de Jonathan et Hannah, Jesse – un fermier au revenu considérable – commanda au célèbre architecte Joseph Sheard une maison en brique qu’on peut toujours admirer au 1444, rue Queen Est. Jesse continua de vivre avec sa mère jusqu’à son mariage avec Harriet Trainer, en 1860. Il ne passèrent malheureusement que peu de temps ensemble dans leur nouvelle maison. En 1863, Harriet mourut avec son bébé, peu après la naissance de ce dernier. L’année suivante, Jesse épousa sa seconde femme, Elizabeth Rooney. Il eut trois fils d’elle – Jesse Jr., Alfred et Wellington. Jesse mourut en 1874 de la tuberculose, faisant d’Elizabeth une veuve à l’âge de 31 ans. Grâce à l’aide de son cousin, Elizabeth éleva ses trois garçons et continua de vivre dans la maison que son mari avait construit, jusqu’à sa mort, en 1919.

Après le décès de sa mère,Wellington déménagea avec sa famille, sa femme Mabel et leurs filles, Dorothy et Betty, dans la maison. Wellington était diplômé de l’Université de Toronto et travaillait comme ingénieur civil, une profession qui le fit voyager dans l’Ouest pendant plusieurs années. La Fiducie détient des centaines de dossiers personnels documentant la vie de Wellington et Mabel, y compris des lettres d’amour et des photographies de la famille, ce qui permet aux chercheurs modernes d’avoir une idée de leurs vies personnelles. Au début des années 1900, Wellington commença à faire des recherches sur le lignage de sa famille, Il se rendit en Pennsylvanie et photographia les demeures de ses ancêtres et effectua des recherches en se servant de matériel d’archives, En 1912, il publia The Ashbridge Book, un ouvrage irremplaçable, documentant l’histoire de la famille.

La cinquième et dernière génération qui vécut dans la propriété furent les deux filles de Wellington, Betty et Dorothy. Les sœurs ont relaté l’histoire de leur famille dans une série d’entrevues orales, durant l’été 1985. Leur récit a fourni des renseignements importants sur leurs souvenirs personnels et l’histoire des membres de la famille Ashbridge qui les ont précédées.

Cette collection célèbre l’évolution de la famille Ashbridge, des combats des pionniers à la vie des citadins du 20e siècle. Elle explique également comment la Fiducie intègre tous les éléments d’une propriété dont on lui fait don – qu’il s’agisse de bâtiments et de fondations, de jardins et de caractéristiques du patrimoine naturel ou bien d’objets personnels et de collections. La collection Ashbridge nous permet d’interpréter un des volets de l’histoire du Canada à travers les yeux d’une famille qui a été témoin de profonds changements pendant 200 ans.

En 2000, des descendants de la famille Ashbridge – venant même de Pennsylvanie – se sont réunis dans la propriété Ashbridge de Toronto.

Photo: En 2000, des descendants de la famille Ashbridge – venant même de Pennsylvanie – se sont réunis dans la propriété Ashbridge de Toronto.

La collection Ashbridge détenue pas la Fiducie inclut des livres, des lettres, des photographies et des objets.

Photo: La collection Ashbridge détenue pas la Fiducie inclut des livres, des lettres, des photographies et des objets.

La collection Ashbridge détenue pas la Fiducie inclut des livres, des lettres, des photographies et des objets.

Photo: La collection Ashbridge détenue pas la Fiducie inclut des livres, des lettres, des photographies et des objets.

Wellington et Mabel, comme d’autres membres de la famille Ashbridge, sont enterrés dans la nécropole de Toronto.

Photo: Wellington et Mabel, comme d’autres membres de la famille Ashbridge, sont enterrés dans la nécropole de Toronto.