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L’histoire de deux familles

Quatre générations de la famille Williamson

"Nous voulions que la maison devienne un lieu vivant où les visiteurs seraient encouragés à participer à toutes les activités programmées pendant l’été, notamment : ateliers, visites guidées, matelassage, musique, salon de thé et magasin. Nous avons par ailleurs commencé une collection d’archives et une collection de photographies, qui sont maintenant inestimables, et nous avons créé une bibliothèque comportant les livres portant sur les deux familles, la propriété, la rivière des Outaouais et les environs car ils ont tous un lien avec l’histoire du Canada. Nous avons auparavant entrepris la recherche vitale des descendants des deux familles propriétaires de la maison Macdonell-Williamson qui y avaient vécu … Nous les avons trouvé éparpillés dans tout le Canada – de la Colombie Britannique à Halifax, dans les Prairies, en Ontario, au Québec, et même aux États-Unis. Ces descendants sont devenus des membres de longue date de l’association des Amis, parfois même des membres à vie, et ont contribué à la préservation de ce site."

John D. Redfern (Québec). Co-président intérimaire des Amis de la maison Macdonell-Williamson et descendant direct de William Williamson et Mary Ellen Everett

Par

Valerie Verity

Les bâtiments et l'architecture, La communauté

Date de publication :05 déc. 2014

Photo : Quatre générations de la famille Williamson

Quelle histoire que celle racontée par la maison Macdonell-Williamson!! Son emplacement – elle jouit d’un impressionnant point de vue sur la rivière des Outaouais (sur laquelle circulent biens et personnes depuis des siècles) et se trouve à un endroit stratégique entre Montréal et Ottawa – fait que la maison Macdonell-Williamson contribue depuis des générations à la fascinante histoire du Canada.

Qu’est-ce qui incita Macdonell à la faire construire pour commencer? Et Williamson à l’acquérir par la suite?

John Macdonell et William Williamson étaient tous deux des entrepreneurs et l’un comme l’autre s’étaient faits tout seul. En tant qu’associé dans la Compagnie du NordOuest, Macdonell voyageait en canot sur la rivière des Outaouais jusqu’aux territoires de l’Ouest. Il épousa une métisse (Magdeleine Poitras) et participa par la suite au financement du développement de la colonie de la rivière Rouge, au Manitoba. Bénéficiant d’une certaine réussite dans les affaires, il fut en mesure de financer la construction d’une maison (en 1817) et d’établir son entreprise commerciale.

Macdonell exerça des activités variées : commerçant, officier de la Milice, juge de paix, éclusier, fournisseur de potasse, juge, fermier, conducteur de travaux publics, financier et membre de la chambre d’assemblée du Haut-Canada. Il décéda à Pointe-Fortune en 1850. L’histoire de Williamson est similaire. En 1882, il acheta la maison qui demeura dans la famille jusqu’au début des années 1960. Fils de fermier, Williamson quitta la ferme familiale pour se lancer dans le commerce et choisit la lucrative industrie du bois pour se faire un nom. Gérant son entreprise de la base de Pointe-Fortune et du bureau de la Laurentian Lumber Company situé rue Saint-Jacques à Montréal, il fit activement commerce de bois sur le plan national et international.

Les efforts commerciaux de Williamson firent, eux aussi, rapidement partie intégrante des infrastructures locales. En 1902, disposant d’une énergie hydraulique et de ressources en bois abondantes, il avait pu contribuer à l’acquisition, à la construction et au fonctionnement d’un système hydraulique, d’un réseau électrique, de tramways et de bateaux à vapeur. Par ailleurs, il fabriquait et vendait de la pâte à papier et du papier et construisait et exploitait des lignes téléphoniques et télégraphiques.

Comme Macdonell, Williamson était également impliqué dans les organismes et services régionaux en tant que capitaine de la Milice d’Argenteuil et juge de paix. Il était également actif dans la politique à l’échelle locale et fédérale.

La maison joua un rôle unique dans la vie conjugale des deux hommes. En effet, Macdonell la fit construire pour sa femme et leurs douze enfants à une époque où rares étaient les associés de la Compagnie du Nord-Ouest qui ramenaient à l’est leurs épouses campagnardes. Williamson, quant à lui, fit de sa femme – Mary Ellen Everett, descendante de Cotton Mather, l’un des fondateurs de l’université Harvard – la copropriétaire de la maison et de ce qu’elle contenait. Elle obtint ce statut l’année où la Grande Bretagne adopta une loi sur les biens de la femme mariée (Married Woman’s Property Act), qui autorisait finalement les femmes à acheter et posséder un bien.

Quelles histoires cette maison pourrait-elle raconter? Venez la visiter pour découvrir tout ce qu’il y a à savoir, voir les expositions et peut-être parler à l’un ou l’autre des descendants.

Réunion de famille en 1994. À gauche, les descendants Macdonell; à droite, les descendants Williamson.

Dans leur ouvrage intitulé Friends of the Macdonell-Williamson House Inc., A Developmental History (1991-2011), les auteures Elizabeth Muir et Valerie Verity relatent les vingt ans de participation des Amis à la revitalisation de ce site unique. Ce livre de 178 pages reconnaît les efforts investis pour restaurer la maison et faire revivre les histoires qui y sont associées.

Les auteures souhaitent remercier la Fiducie du patrimoine ontarien ainsi que les membres, les bénévoles, le personnel et les descendants des familles qui consacrent d’innombrables heures à gérer la maison et à s’assurer que les visiteurs puissent en découvrir la splendeur.

Prix : 25 dollars avec frais de port. Pour plus de renseignements, appelez le 613 399-3570 ou envoyez un courriel à valerie.verity@yahoo.cavalerie.verity@yahoo.ca ou esmuir22@yahoo.ca.