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Une perspective municipale : le cas de Hamilton

St. Paul’s Presbyterian Church est l’un des 20 lieux de culte désignés à Hamilton et l’un des trois de la ville bénéficiant d’une servitude protectrice de la Fiducie du patrimoine ontarien

Photo : St. Paul’s Presbyterian Church est l’un des 20 lieux de culte désignés à Hamilton et l’un des trois de la ville bénéficiant d’une servitude protectrice de la Fiducie du patrimoine ontarien

Par

David Cuming

Les bâtiments et l'architecture, La communauté

Published Date: sept. 10, 2009

Les lieux de culte sont souvent des bâtiments remarquables, construits, grâce à des techniques et matériaux spécialisés, dans des formes et des styles existant depuis des milliers d’années dans le monde entier. Aujourd’hui, à Hamilton, comme dans beaucoup de municipalités ontariennes, l’enjeu est moins de créer de nouveaux lieux de culte que d’essayer de conserver et de protéger les édifices religieux désaffectés ayant pourtant une grande valeur patrimoniale culturelle.

En Ontario, l’héritage architectural bicentenaire des communautés religieuses, chrétiennes en particulier, pose des problèmes de conservation du patrimoine à de nombreuses municipalités. Avec son grand centre urbain et son arrière-pays rural immense, Hamilton possède un patrimoine religieux extrêmement riche. Quelque 20 bâtiments religieux des zones urbaines et rurales de la ville ont été désignés en vertu de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario.

Déterminer avec précision ce dont nous disposons est essentiel à la réussite des stratégies de conservation, de planification et de gestion. La ville de Hamilton, à travers les efforts considérables du sous-comité de recherche et d’inventaire de son comité du patrimoine municipal, a commencé à dresser un inventaire des lieux de culte existants sur son territoire. La première partie de l’enquête, achevée en 2007, a étudié les larges zones rurales et banlieues de la ville : 95 lieux de culte ont été dénombrés, ainsi que 77 qui ont été détruits et 40 qui ont été construits depuis 1967.

Le travail d’inventaire se poursuit et porte désormais sur la zone urbaine de Hamilton. Étant donné le mélange multiculturel et les vagues d’immigrants qui se sont installés dans la ville, retrouver enregistrer les lieux de culte des nombreux groupes confessionnels et sectes est une mission complexe. Par exemple, les immigrants juifs arrivés dans les années 1850 ont repris les anciennes pratiques des résidents chrétiens consistant à prier chez soi, puis se rassemblant dans des lieux de culte permanents tels que des synagogues, et des écoles religieuses ont été créées. Par la suite, tout au long du XXe siècle, les immigrants non judéo-chrétiens ont introduit des mosquées, des gurdwaras et des temples qui, même s’ils étaient nouveaux pour Hamilton, étaient issus de siècles de tradition religieuse.

Les nouveaux édifices enrichissent le panorama des rues de Hamilton. Parallèlement, des lieux de culte inoccupés, particulièrement des églises chrétiennes du XIXe siècle et du début du XXe siècle, demeurent une préoccupation urgente. Subissant aussi bien la baisse du nombre de leurs fidèles que la diminution de leurs fonds, ces églises ont d’immenses difficultés à entretenir leurs bâtiments. La taille souvent monumentale des édifices, les factures de chauffage et le vieillissement des matériaux (pierres, vitraux et ardoises) constituent un défi majeur en termes de conservation. Ajoutez à cela les dégâts subis par la structure des flèches et tours vieillissantes en raison de plusieurs tremblements de terre à Hamilton, et l’avenir pourrait bien vous paraître morose.

Heureusement, tout n’est pas perdu. Convertir de manière adaptée, inventive et innovante des lieux de culte désaffectés en lieux de résidence est aujourd’hui chose commune. La municipalité propose également des subventions et des prêts afin de conserver le patrimoine. Par exemple, St. Paul’s Presbyterian Church a reçu des fonds du programme de subvention du patrimoine du centre-ville de Hamilton (« Downtown Hamilton Heritage Property Grant Program ») pour évaluer l’état de son bâtiment, et une aide sous forme de prêt de la part du fonds pour le patrimoine communautaire de Hamilton (« Hamilton Community Heritage Fund ») pour entreprendre des travaux de protection de ses vitraux. Ces évolutions font briller une lueur d’espoir face au défi de la préservation du riche patrimoine architectural religieux de la ville.