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Notre patrimoine francophone

La cathédrale St-Antoine-de-Padoue, Timmins (Photo de la collection du Musée de Timmins : centre national d’exposition)

Photo : La cathédrale St-Antoine-de-Padoue, Timmins (Photo de la collection du Musée de Timmins : centre national d’exposition)

Par

Karen Bachmann

Le patrimoine francophone, La communauté

Published Date: juin 12, 2008

Fauquier. Moonbeam. Kapuskasing. Hearst. Val Gagné. Belle Vallée. Sudbury. Timmins. Sturgeon Falls. L’histoire du Nord de l’Ontario ne peut être contée sans prendre en compte les contributions apportées à la région par les Franco-Ontariens.

Les Français sont arrivés en Ontario pour la première fois en 1610, quand ils ont décidé d’explorer le bassin des Grands Lacs. Leur premier établissement permanent date de 1701, le fort Ponchartrain, près de Windsor-Detroit. Ils ont ensuite progressé vers l’Est de l’Ontario, et si de nombreux coureurs de bois français ont régulièrement voyagé dans le Nord de l’Ontario, aucune collectivité francophone permanente n’y a existé avant les établissements dans les régions du Moyen-Nord (North Bay et Sudbury), vers 1880. Ce développement a eu lieu grâce à la construction de lignes de chemin de fer et un intérêt accru pour l’exploration minérale. Une fois ces collectivités mises en place, les regards se sont de nouveau tournés vers le Nord, et des établissements dans les environs de Temiskaming furent créés dans la région, au début des années 1900. En 1910, les collectivités anglophones et francophones se multipliaient entre Matheson, Cochrane et Hearst, grâce à la ruée vers l’or de Porcupine et l’industrie naissante du bois. Il est important de remarquer qu’aujourd’hui, plus de 120 000 francophones vivent et travaillent dans le Nord de l’Ontario et que 22 p. 100 des Ontariennes et Ontariens qui vivent dans le Nord-Est ont une ascendance francophone.

Heureusement pour nous, une myriade de sites tangibles célèbrent la culture francophone dans le Nord de l’Ontario. S’il n’y a pour l’instant aucun musée consacré exclusivement à l’histoire francophone, on peut néanmoins voir cette culture vivante quotidiennement, dans de nombreuses collectivités du Nord. Cette histoire est particulièrement apparente dans l’architecture locale, qui comprend des institutions religieuses, des entreprises et des commerces locaux, des bâtiments publics et des sites industriels. Des collectivités agricoles comme Val Gagné et Fauquier sont quasiment des musées historiques vivants, consacrés à la préservation et au développement d’une culture francophone vivante.

On trouve un tel exemple d’histoire franco-ontarienne bien tangible à Timmins. La cathédrale St-Antoine-de-Padoue, qui se trouve encore aujourd’hui sur la colline de la rue Pine, fait toujours partie intégrante de notre patrimoine local. Comme pour de nombreuses institutions de cette collectivité, c’est à la mine Hollinger – et plus encore à Noah Timmins, le propriétaire de la mine – qu’on doit la construction de l’hôpital local et l’origine de la cathédrale. Si le père Alexandre Pelletier était le responsable de la première petite chapelle, la responsabilité de l’expansion de l’église et de la nouvelle structure a échu au père Charles-Eugène Thériault. La première pierre de la nouvelle église a été bénie par l’évêque Latulipe en 1922. Cette église élaborée a malheureusement brûlé dans son intégralité en 1936. Mais dès 1937, la nouvelle structure en pierre, construite dans un solide style roman, était ouverte aux fidèles.

La cathédrale de Timmins n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la culture francophone dans le Nord de l’Ontario. Considérez ceci comme une invitation à explorer cette riche culture dans cette partie de la province!