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Une promesse de jours meilleurs

Un atelier sur place a été créé dans la gare. Les jeunes de la ville qui y sont employés apprennent à restaurer les fenêtres historiques.

Photo : Un atelier sur place a été créé dans la gare. Les jeunes de la ville qui y sont employés apprennent à restaurer les fenêtres historiques.

Par

Kiki Aravopoulos

Les bâtiments et l'architecture

Published Date: févr. 11, 2010

La gare de St. Thomas de la Compagnie de chemin de fer du Sud du Canada (CCSC) occupe une place prépondérante dans la rue principale de la ville. La ligne imposante de son architecture – beaucoup parlent d’un gratte-ciel à l’horizontale – contribue sans doute à l’intérêt qu’elle suscite. On imagine bien que la gare ait pu influencer non seulement le développement de St. Thomas, mais aussi celui des chemins de fer dans le Sud-Ouest de l’Ontario, le Michigan et l’État de New York. Pourtant, la gare a été laissée à l’abandon, vandalisée et négligée pendant plusieurs années. Nombreux étaient alors ceux qui estimaient que ses beaux jours étaient derrière elle.

Entre 1871 et 1873, trente-et-une gares ferroviaires ont été bâties dans le cadre du projet du CCSC, et la gare de St. Thomas était la plus importante. Sa taille et son style de construction reflètent son statut de siège social du CCSC. L’architecture de style italien, inhabituelle pour une structure ferroviaire de l’époque, se manifeste dans le plan parfaitement symétrique de la gare, tandis que les détails architecturaux décoratifs témoignent de son importance pour la région. On considérait que passer par St. Thomas était le chemin le plus rapide et le plus direct entre Détroit et Buffalo. La ville était également un point d’arrêt régulier pour les marchandises transitant entre de nombreuses villes américaines. La gare est devenue le centre économique et social de St. Thomas.

Néanmoins, la gare a dès le début été confrontée à de nombreuses difficultés. Le CCSC a fait faillite l’année qui a suivi la fin des travaux de construction de la gare, et cette dernière a été vendue quelques années plus tard. En 1925, un incendie a endommagé une grande partie du toit ainsi que le premier étage. Au milieu du XXe siècle, l’importance du chemin de fer a commencé à décliner, entraînant ainsi une perte d’influence pour la gare du CCSC. Les trains de voyageurs ont cessé de rouler dans les années 1970, et la gare a perdu ses derniers employés en 1996; c’est alors que les fenêtres ont été condamnées et que cette structure, autrefois magnifique, est tombée en ruines.

Le North American Railway Hall of Fame (NARHF), un organisme sans but lucratif, a fait l’acquisition de la gare en 2005. Le NARHF effectue actuellement des travaux en vue de sa réutilisation adaptive. Les caractéristiques patrimoniales du bâtiment sont préservées, mais certaines parties sont modifiées pour de nouveaux usages : la gare pourra accueillir des locaux pour le commerce de détail, des locaux à bureaux ainsi qu’un centre d’interprétation. Les fonds obtenus via un programme de création d’emplois ont permis de réparer et de restaurer les 160 fenêtres du bâtiment. La Fiducie du patrimoine ontarien a par ailleurs versé des fonds d’urgence pour financer une étude relative à la réparation des soffites et des bordures de toit endommagés.

La restauration de l’intérieur de la gare est également en cours. Le premier mariage a été organisé dans la salle à manger en 2005. On peut louer les locaux pour accueillir des manifestations, ce qui permet au NARHF de générer des revenus pendant la période des travaux de restauration. La rénovation d’un bâtiment de cette taille est un projet colossal, mais les travaux ne cessent d’avancer. Il semblerait désormais que l’âge d’or de la gare soit devant elle.