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Le patrimoine de la foi : Les lieux de culte de l’Ontario
En 2006, la Fiducie du patrimoine ontarien a commencé à dresser l’inventaire des bâtiments datant d’avant 1982 spécifiquement construits dans l’ensemble de la province pour être des lieux de culte. Ces trésors culturels remarquables reflètent l’histoire de la diversité religieuse en Ontario et servent souvent de hauts-lieux architecturaux, conférant un caractère unique aux collectivités dans lesquelles ils sont situés.
Le projet d’inventaire des lieux de culte couvre plus de 200 ans de l’histoire de l’Ontario. L’inventaire comprend des bâtiments datant de la fin du 18e siècle comme l’église de Hay Bay ainsi que des bâtiments appartenant au passé récent comme la mosquée de London, construite en 1964. On a dénombré plus de 80 confessions et dénominations religieuses en Ontario et fait des recherches sur leurs différents rôles, histoires et traditions architecturales dans la collectivité. Jusqu’à présent, on a surtout répertorié plus de 6 500 lieux de culte. La vaste majorité de ces lieux ne figurent pas encore dans les inventaires patrimoniaux locaux ni ne sont d’aucune façon reconnus de façon officielle. Outre qu’il vise à repérer ces lieux patrimoniaux, le projet comporte des recherches portant sur l’histoire religieuse de la province, y compris sur les personnages, les événements et les thèmes historiques marquants.
Dans de nombreuses collectivités, les hauts-lieux architecturaux les plus anciens et les plus importants sont des lieux de culte (actuels ou passés). Ils sont souvent situés dans des emplacements de premier ordre en raison de l’influence et de l’âge de la congrégation religieuse ou de l’importance de la religion organisée dans le développement de la collectivité. Un lieu de culte constitue parfois un élément capital du paysage local, comme c’est le cas dans la collectivité pittoresque de River Canard (Amherstburg), dans le compté d’Essex. À River Canard, la rivière, le pont bow-string et l’église catholique St.-Joseph créent un panorama qui est non seulement très agréable visuellement parlant et source de fierté locale, mais qui constitue également un des composants majeurs d’un paysage contribuant à conférer à la collectivité une identité propre.
Au fil de l’évolution des mouvements d’immigration et des quartiers, nous voyons parfois des lieux de culte historiques continuer de nous rappeler l’existence d’une communauté antérieure. À une époque, le marché Kensington, à Toronto, était un quartier à prédominance juive; il est maintenant à prédominance asiatique. La présence de la synagogue Anshei Minsk, construite en 1930, nous rappelle le tissu social changeant de ce quartier.
Des lieux de culte sont parfois virtuellement abandonnés lorsque les communautés qui s’y rassemblaient disparaissent ou lorsque la pratique religieuse décline. Il arrive aussi assez souvent qu’ils deviennent trop exigus pour une congrégation en expansion ou qu’ils déménagent ailleurs. On peut donner comme exemple de ce genre d’évolution l’église anglicane Old St. John, une propriété protégée par une servitude de la Fiducie, située à Niagara Falls. En 1957, la congrégation a construit un nouveau bâtiment et l’église Old St. John a été sécularisée (1962) et finalement convertie en columbarium. Compte tenu de l’évolution démographique, des nouveaux besoins religieux et de la redistribution de la population, de nombreuses congrégations veillent à ce que les lieux de culte historiques où elles célèbrent leurs offices religieux gardent leurs portes ouvertes. Il est rassurant de voir que d’importants lieux de culte peuvent être préservés et convertis pour servir à de nouvelles fins viables.
L’amélioration de notre compréhension de la nature, de l’envergure et de l’importance du patrimoine religieux de la province est en dernier ressort la première étape de la préservation et de l’appréciation de ces endroits spéciaux. Il ne faut pas oublier une chose : nous ne pouvons pas préserver ce patrimoine si nous en ignorons l’existence.
Conservation intégrée des lieux de culte. Les lieux de culte jouent un rôle clé dans les collectivités de l’Ontario. Outre leur rôle religieux, ils agissent comme plaques tournantes au sein de la collectivité et abritent de nombreux services sociaux locaux. Les lieux de culte historiques sont cependant de plus en plus menacés. Les vieux bâtiments tombent en ruine et, en raison de l’évolution démographique, de nombreuses congrégations perdent de plus en plus de fidèles. Compte tenu de ces défis, un nombre croissant de congrégations modifient leurs bâtiments pour répondre à leurs besoins changeants ou envisagent de les vendre à de nouveaux propriétaires à des fins de conservation intégrée.
L’utilisation continue des lieux de culte est l’une des meilleures façons de veiller à la préservation et à l’entretien des bâtiments patrimoniaux, et la conservation intégrée est une façon d’atteindre cet objectif. Les lieux de culte se prêtent à une utilisation polyvalente. La réutilisation d’un lieu de culte appartenant à une confession religieuse par une autre confession est la forme de réutilisation la plus délicate de ces bâtiments, les besoins de différentes confessions étant souvent semblables. Les anciens lieux de culte peuvent aussi être souvent réaménagés en salles de spectacle et en centres communautaires. Dans les milieux urbains, leur emplacement de choix et leur caractère architectural unique en font des candidats idéaux pour des usages résidentiels, commerciaux ou institutionnels.
Voici des exemples de conservation intégrée de lieux de culte. Si certains de ces bâtiments ont été réaménagés récemment, d’autres – comme le centre communautaire Queenston de Niagara-on-the-Lake – attestent du fait que la conservation intégrée n’est pas un nouveau concept.
Inventaire des lieux de culte. Au cours des dernières années, le nombre important de bâtiments religieux excédentaires et de plus en plus sous-utilisés en Ontario a constitué une source de grave préoccupation. L’inventaire des lieux de culte de la Fiducie deviendra un outil utile pour les groupes religieux, les municipalités, les organismes patrimoniaux et la province aux fins de planification des dépenses en immobilisations, d’évaluations patrimoniales, d’élaboration de stratégies de préservation et de conservation intégrée.
Cet inventaire sera bientôt accessible au public par l’entremise d’un site Web consacré aux lieux de culte ontariens. Outre l’inventaire, le site Web comportera des renseignements sur la façon de conserver les lieux de culte patrimoniaux importants et de les réutiliser à des fins qui s’y prêtent. Le site donnera aussi un aperçu de l’histoire de diverses confessions religieuses en Ontario, traitera des caractéristiques architecturales de ces lieux et proposera une liste complète de ressources documentaires.
On espère que cet inventaire sera utile aux chercheurs, aux universitaires, aux défenseurs du patrimoine et aux professionnels de la conservation, et qu’il favorisera la préservation des bâtiments patrimoniaux à caractère religieux en faisant la promotion de la conservation intégrée de ces importants lieux sacrés. À long terme, l’inventaire favorisera une meilleure compréhension du patrimoine religieux de l’Ontario ainsi que de la contribution et de l’histoire diversifiées de sa population multiculturelle.