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Un toit solide : Demeurer au faîte de la préservation du patrimoine

Cette coupole décorative orne la maison McMartin, une propriété appartenant à la Fondation, située à Perth

Photo : Cette coupole décorative orne la maison McMartin, une propriété appartenant à la Fondation, située à Perth

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Fiducie du patrimoine ontarien

Les bâtiments et l'architecture, Les outils pour la conservation

Published Date: sept. 08, 2005

Lʼextrait suivant est tiré de Well-Preserved : The Ontario Heritage Foundationʼs Manual of Principles and Practice for Architectural Conservation (Troisième édition révisée), par Mark Fram (Boston Mills Press, 2003). On peut télécharger Well-Preserved ici.


Nous avons abordé cette série en procédant de bas en haut – nous l’avons entamée avec les fondations, puis nous nous sommes intéressés aux cloisons, avant de nous pencher sur les superstructures. Nous allons maintenant conclure cette série avec un toit solide. Dans ce numéro, nous examinons le toit d’un bâtiment et nous étudions l’importance de cet élément structural essentiel à la préservation de l’intégrité du bâtiment.

Le toit constitue la partie la plus exposée d’un bâtiment; s’il lui donne souvent son cachet, il est également l’élément le plus vulnérable aux intempéries. À ce titre, il est plus susceptible d’être remplacé périodiquement. Même lorsqu’ils sont bien entretenus . . . les matériaux de couverture ne jouissent pas d’une durée de vie aussi longue que celle des autres éléments extérieurs. L’excès d’humidité est à l’origine d’un grand nombre de dégâts occasionnés à un bâtiment . . . et la majeure partie de cette humidité profite des brèches et autres faiblesses de la toiture pour s’infiltrer dans l’édifice . . . À plusieurs reprises, le propriétaire d’un bâtiment sera amené à prendre une décision cruciale, à savoir s’il continue à effectuer des réparations ou s’il replace la toiture intégralement. Dans ce cas . . . la nouvelle toiture doit pouvoir refléter très précisément le travail artisanal, la durabilité et l’impact visuel qui caractérisaient l’ancienne.

Parmi les matériaux de couverture utilisés au 19e siècle en Ontario, figuraient les bardeaux en bois, en ardoise et en métal, ainsi que les tôles agrafées de façon continue. Parmi les métaux utilisés en toiture figuraient le cuivre, le fer étamé, le fer terne (le terne est un alliage de plomb et d’étain), et (très rarement) le plomb. Au début du 20e siècle, les bardeaux bitumés et les tuiles en terre cuite et en béton firent leur apparition . . .

En Ontario, les toits plats et peu épais sont habituellement couverts de membranes en goudron ou en bitume jointes de façon continue . . . posées sur une base composite en papier et en feutre, elle-même reposant sur une infrastructure en bois composée de solives et de voliges. Dans le cas des toitures-terrasses plates, on recourt beaucoup plus rarement aux tôles . . . avec joints plats à agrafage – les températures extrêmes rendant les toitures métalliques particulièrement vulnérables au fluage, au recourbement et aux perforations.

Une toiture-terrasse doit pouvoir rester intacte en dépit des accumulations de neige et d’eau de pluie et des énormes variations de température auxquelles elle est soumise . . . Les toitures en feutre goudronné d’un grand nombre de bâtiments assez anciens reposent sur des tôles usées. Peu de toits multicouches résistent longtemps avant qu’une fuite ne se déclare. Ceci dit, la durée de vie réelle d’une toiture-terrasse bien entretenue varie entre 10 et peut-être 30 ans.

Quant aux toitures inclinées, l’emploi d’acier laminé ou de tôle permet d’obtenir une surface lisse et relativement étanche. Ceci étant, la toiture peut montrer des signes de faiblesse au niveau des joints et des solives, ainsi qu’au niveau des perforations. La dilatation et la contraction thermiques éprouvent tous les composants d’une toiture métallique . . . L’utilisation de joints debout, voire même de voliges en bois au niveau des joints, accentue, de manière caractéristique, la dimension verticale des toitures métalliques. Le métal dispose également de suffisamment d’espace pour pouvoir se dilater et se contracter.

Réparer une toiture métallique coûte cher et suppose de faire appel à des spécialistes expérimentés; des réparations menées à la va-vite et n’ayant que des vues à court terme ne feront qu’accélérer la détérioration de la toiture. Quel que soit le matériau utilisé, une toiture en bardeaux sera davantage susceptible de fuir au niveau des jonctions entre les éléments qui la composent et au niveau des solins. Ceci étant, il est plus facile d’y effectuer des réparations petit-à-petit; la durée de vie d’une toiture peut être prolongée grâce à celles-ci, mais ne peut l’être que jusqu’à un certain point.