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L'histoire de Rockwood

La villa Rockwood (Photo © Société immobilière de l’Ontario, 2009)

"La Fiducie du patrimoine ontarien a dévoilé une plaque provinciale pour commémorer Rockwood en 1968. La plaque se dresse sur les terres mêmes du domaine."

Par

Ellen Kowalchuk

Les bâtiments et l'architecture

Date de publication :12 févr. 2009

Photo : La villa Rockwood (Photo © Société immobilière de l’Ontario, 2009)

Derrière l’imposante façade de la villa Rockwood, à Kingston, s’est déroulée l’histoire des services de santé mentale de l’Ontario. Construite en 1842 pour servir de résidence au politicien et homme d’affaires local John Solomon Cartwright, la villa Rockwood fut achetée en 1856 par le gouvernement, qui en fit le bâtiment principal de l’asile de Kingston. Depuis lors, le site a évolué et de nouvelles dépendances furent construites, reflétant l’évolution des mentalités en matière de prestation de services de santé mentale. D’autres bâtiments du site, dont la villa Rockwood, furent également adaptés à de nouveaux usages.

En chargeant George Browne de concevoir sa demeure, Cartwright fit appel à l’un des plus éminents architectes canadiens. Browne tira profit de la topographie du site et de son emplacement au bord du lac en orientant la solennelle façade néoclassique de la villa vers la rue King, et en disposant les pièces selon un agencement qui culmine avec une vue spectaculaire sur le lac Ontario. Cartwright ne fut toutefois jamais en mesure d’apprécier la beauté pittoresque du projet de Browne, puisque sa santé se détériora peu de temps après la fin des travaux.

Le décès de Cartwright en 1845 poussa sa veuve Sarah à louer la propriété à John Palmer Litchfield, un médecin et éducateur britannique qui fit de la villa un asile privé. En 1856, lorsque le gouvernement du Haut-Canada fit l’acquisition du domaine pour l’utiliser en tant qu’asile, Litchfield et ses patients masculins s’installèrent dans la villa, tandis que les étables furent rénovées pour accueillir des patientes. En 1870, lorsque la construction, au sud de la propriété, de l’énorme édifice Rockwood fut achevée, la villa Rockwood cessa d’abriter des patients et devint la résidence du surintendant de l’hôpital.

De nos jours, le site de 50 hectares (123,6 acres) appartient au gouvernement provincial et il est administré par la Société immobilière de l’Ontario (SIO). La SIO est consciente de l’importance patrimoniale de la propriété, et l’a identifiée comme étant une ressource patrimoniale majeure. L’administration de la propriété est assujettie au Processus de gestion des biens patrimoniaux. Ce processus a pour vocation l’identification et la conservation des sites patrimoniaux afin de protéger leurs attraits pour les générations futures.

Grâce à son Processus de gestion des biens patrimoniaux, la SIO identifie les caractéristiques patrimoniales d’un lieu et en fait état, assure la formation et le soutien de son personnel et de ses fournisseurs de services, effectue les travaux d’entretien de routine, et recrute les professionnels du patrimoine chargés de mener à bien les projets d’évaluation et de conservation. La SIO consulte également le Comité municipal du patrimoine de Kingston avant d’entreprendre des travaux d’immobilisations à la villa Rockwood.

L’administration à long terme de la propriété par la SIO comprend notamment un plan de conservation détaillé, visant à garantir que le paysage culturel, dont la villa Rockwood fait partie intégrante, soit pris en compte de manière appropriée et sensible en cas d’aménagements effectués pour des usages futurs.

Actuellement, la villa Rockwood abrite les bureaux de 25 membres du personnel ministériel provincial. Malgré les différentes utilisations qui en ont été faites, l’agencement et la structure originels de la villa sont en grande partie restés intacts. C’est le cas des espaces rectangulaires et incurvés, de la voûte et de la tribune octogonale à deux étages. La structure intérieure comprend des portes-fenêtres, des moulures de plâtre, des boiseries et des parquets marquetés.

L’introduction d’éléments contemporains tout en préservant le caractère patrimonial de l’édifice constitue un défi pour la SIO. Au cours des dernières années, la SIO a pris des mesures pour assurer la sécurité des personnes, amélioré les systèmes de chauffage et de climatisation, et incorporé un équipement bureautique moderne dans un bâtiment datant du XIXe siècle.