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Déterrer le passé : Découvertes à la maison Macdonell-Williamson

Maison Macdonell-Williamson

Photo : Maison Macdonell-Williamson

Par

Dena Doroszenko

L'archéologie, Les bâtiments et l'architecture

Published Date: sept. 08, 2005

Construite en 1817, la maison Macdonell-Williamson, située dans l’Est de l’Ontario, reflète les aspirations et les ambitions de John Macdonell, un négociant en fourrure à la retraite. Sa vie fut parsemée de difficultés financières, de projets commerciaux malheureux et de tragédies familiales. C’était un homme fier et très croyant qui protégeait sa famille. Il a laissé derrière lui des traces durables de ses années d’occupation de la propriété, comme les fouilles archéologiques qui furent entreprises à partir de 1978 par la Fondation du patrimoine ontarien l’ont révélé.

Avant que le moindre travail de restauration ou d’entretien ne soit entrepris sur les propriétés de la Fondation, cette dernière évalue, du point de vue archéologique, l’impact des travaux de restauration. Elle effectue également des études archéologiques poussées afin de s’assurer qu’un nombre suffisant de documents ont été obtenus. Au fil des ans, des excavations à grande échelle, des petits projets ainsi que des travaux de contrôle de la construction ont été entrepris sur le site de la maison Macdonell-Williamson.

M. Macdonell entreprit, entre 1817 et 1850, de nombreux travaux de rénovation sur ce terrain. Il était propriétaire, entre autres, de presque 1 000 acres de terrain (405 hectares), d’un moulin à broyer le grain, de scieries, d’une glacière, d’un fumoir, d’un magasin de vente au détail, de bûchers, de granges, d’une remise de débardage et de nombreux autres bâtiments agricoles. Les fouilles archéologiques ont mis à jour un grand nombre de ces structures. Elles ont également permis de retrouver des objets qui témoignent du style de vie des familles Macdonell et Williamson au fil du temps.

Avant que John Macdonell n’entre en possession de la propriété, au moins quatre bâtiments avaient été construits par William Fortune. Ces fondations en pierre correspondent peut-être à celles de l’un de ces bâtiments, tel qu’ils apparaissent sur un plan datant de 1797. Situé presque directement en face de la maison que M. Macdonell fit construire en 1817, elles sont orientées diagonalement par rapport à celle-ci. Une pièce de monnaie datant de 1797 a été retrouvée dans les fissures de ces anciennes fondations.

La maison comportait à l’origine des puits de lumière destinés à éclairer le sous-sol naturellement. L’un de ces puits de lumière abritait de nombreux objets, parmi lesquels une assiette en céramique datant de la fin des années 1830. Au total, cinq puits de lumière ont été inspectés. Un sixième puits de lumière fut supprimé lorsque la famille Williamson entreprit des rénovations sur l’extérieur de la maison. Parmi celles-ci figure la construction d’une grande véranda dont le style architectural est typique de la fin de l’époque victorienne.


La maison de M. Macdonell, plus connue sous le nom de Poplar Villa, s’inspire avec élégance du style palladien. Elle a servi de point central à son entreprise commerciale de mouture, de négoce de marchandises en tout genre, d’entreposage et d’expédition jusqu’à sa mort, en 1850. La famille Williamson a acheté la maison en 1882. Celle-ci est demeurée la propriété de la famille Williamson jusqu’au début des années 1960. La Fondation du patrimoine ontarien en a fait l’acquisition en 1978, pour éviter qu’elle ne soit démolie, et a mené de nombreuses fouilles architecturales et archéologiques sur la propriété. Le site est désormais géré par les Amis de la maison Macdonell-Williamson, conformément à un accord fiduciaire avec la Fondation.

Depuis 1978, cinq saisons de fouilles archéologiques ont été entreprises sur la propriété. Elles ont permis de mettre à jour plus de 90 000 objets. Parmi ceux-ci figurent un grand nombre de céramiques, d’articles en verre, ainsi que de la petite quincaillerie. Des objets plus petits – tels que des clés, des pièces de monnaie, des dés à coudre, des pierres à feu, des jouets et des pipes en argile – ont également été retrouvés, donnant aux archéologues un aperçu de ce en quoi consistait la vie quotidienne de la famille Macdonell.
Fouille archéologique à la maison Macdonell-Williamson

Photo: Fouille archéologique à la maison Macdonell-Williamson

Fouille archéologique à la maison Macdonell-Williamson

Photo: Fouille archéologique à la maison Macdonell-Williamson

Une bouteille en grès a été retrouvée intacte avec son bouchon de liège.

Photo: Une bouteille en grès a été retrouvée intacte avec son bouchon de liège.

Ce bol de thé de style Antoinette fut fabriqué par Copeland & Garret entre 1833 et 1847.

Photo: Ce bol de thé de style Antoinette fut fabriqué par Copeland & Garret entre 1833 et 1847.

Un ensemble de 400 boutons – fabriqués à partir d’os, de coquillages, de jais et de verre – a également été retrouvé. Ce bouton en cuivre, estampé d’un castor et d’une couronne (postérieur à 1855), comporte l’inscription CANADA MILITIA.

Photo: Un ensemble de 400 boutons – fabriqués à partir d’os, de coquillages, de jais et de verre – a également été retrouvé. Ce bouton en cuivre, estampé d’un castor et d’une couronne (postérieur à 1855), comporte l’inscription CANADA MILITIA.

Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver, sur la propriété, plus de 1 700 fragments de pipes à tabac en argile. Cette pipe en forme de figurine, connue sous le nom de « tête de Turc », fut fabriquée par la société Dixon’s à Montréal, entre 1867 et 1894.

Photo: Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver, sur la propriété, plus de 1 700 fragments de pipes à tabac en argile. Cette pipe en forme de figurine, connue sous le nom de « tête de Turc », fut fabriquée par la société Dixon’s à Montréal, entre 1867 et 1894.