Partager:

Les superstructures : Ossature des bâtiments patrimoniaux de l’Ontario

Le Centre des salles de théâtre Elgin et Winter Garden. En 1987, on a creusé un sous-sol sous le couloir du foyer et le grand escalier a été suspendu dans les airs.

Photo : Le Centre des salles de théâtre Elgin et Winter Garden. En 1987, on a creusé un sous-sol sous le couloir du foyer et le grand escalier a été suspendu dans les airs.

Par

Fiducie du patrimoine ontarien

Les bâtiments et l'architecture, Les outils pour la conservation

Published Date: mai 19, 2005

Dans le dernier numéro, nous avons traité de lʼimportance de fondations solides pour la préservation des structures patrimoniales. Dans ce numéro-ci, nous voyons le rôle essentiel que joue lʼossature dʼun bâtiment. Téléchargez Well-Preserved ici.

L’extrait suivant est tiré de Well-Preserved : The Ontario Heritage Foundation’s Manual of Principles and Practice for Architectural Conservation (Troisième édition révisée), par Mark Fram (Boston Mills Press, 2003).

Tous les murs supportent au moins leur propre poids et, souvent, une partie du poids des planchers et du toit des étages supérieurs. Quoi qu’il en soit, la plupart des petits comme des grands bâtiments en Ontario possèdent une ossature portante et un bardage relativement léger. En Europe, les bâtiments ont plutôt une ossature portante. Dans un bâtiment en pièce sur pièce, les murs porteurs supportent essentiellement un toit de petite envergure et relativement léger. Dans de nombreuses régions, un revêtement en maçonnerie ou en planches à gorge et des murs assez épais cachent probablement une charpente de rondins plus ancienne. Le revêtement visait à adapterle bâtiment au goût du jour et à protéger les rondins des intempéries (ainsi qu’à empêcher les courants d’air).

La plupart des autres constructions à murs porteurs présentent un revêtement en pierre et des murs et des toits en bois. Les murs porteurs possèdent deux côtés faits de pierre relativement bien taillée (un côté est parfois revêtu de briques) et l’intérieur du mur est rempli de blocaille. Les interstices entre les blocs de pierre sont parfois comblés avec du mortier. La plupart des structures à murs porteurs en Ontario sont des églises; des murs massifs supportent des toits imposants présentant de nombreux détails.

Un extérieur de briques n’est souvent qu’un revêtement. Le bois d’œuvre et le bois de sciage étant abondant en Ontario, les constructions à murs porteurs à l’honneur en Europe ont été délaissées, et cela même dans les villes où le code du bâtiment exigeait au départ que les bâtiments aient un revêtement en briques pour prévenir la propagation des incendies. L’adoption du placage en briques a permis de créer des ouvertures beaucoup plus grandes que ne le permettaient les murs porteurs en brique; le placage en briques était aussi beaucoup plus adapté aux formes complexes . . . Il n’en demeure pas moins qu’on semble trouver partout des exemples de murs porteurs doubles et même triples. La pratique moderne consistant à apposer la brique sur des blocs de ciment ne s’est répandue qu’à partir des années 1920.

Les ossatures en bois sont de formes diverses. Chaque vague d’immigrants provenant d’Europe et des États-Unis a introduit, avec quelques variantes, la technique traditionnelle de l’assemblage à tenon et mortaise permettant de créer une charpente à partir de poutres et de solives relativement lourdes. Du bois de sciage bon marché et l’apparition de clous faits à la machine ont cependant assuré le succès instantané, au milieu du 19e siècle, des charpentes à plate-forme et des charpentes claires. Ces charpentes ont complètement remplacé les charpentes traditionnelles faites de bois d’œuvre lourd utilisées à des fins résidentielles et commerciales. Dans la plupart des charpentes légères de ce genre, on emploie des « bâtons » de petites dimensions comme poteaux muraux et solives de plancher. Toute la charpente est consolidée avec des lattes de bois, des lames à parquet et, à l’occasion, des contrevents diagonaux ou des contrevents de solives. Les constructions à poteaux et à poutres avec des joints contreventés rigides étaient beaucoup plus rares.

L’utilisation du fer forgé comme matériau de gros œuvre dans les ouvrages de génie comme les ponts et gazomètres et dans la charpente de grands bâtiments publics était très peu fréquente au 19e siècle, en Ontario. L’acier a supplanté le fer forgé à la fin du siècle. La force de l’acier a rendu possible des revêtements en pierre et en maçonnerie éclectiques cachant une ossature supportant la majeure partie du poids du bâtiment. Les charpentes en béton armé ferraillé sont apparues peu après.